L'Etat, dans le souci de soutenir le professionnalisme à son démarrage a prévu une batterie de mesures dans la loi de finances complémentaire 2010 à travers des exonérations d'impôts, des aides directes pour financer certains investissements ou encore des bonifications de taux d'intérêt sur un prêt bancaire d'un montant de 10 milliards de centimes. Outre ce soutien, certains clubs pourront bénéficier de l'apport d'investisseurs privés. Le JSM Béjaïa compte ainsi parmi ses actionnaires les entreprises General Emballage Akbou et Céramique Soummam Béjaïa. De son côté, l'USMAlger s'est déjà engagé dans ce sens avec le groupe privé ETRHB qui en détient aujourd'hui la majorité des actions. Pour l'ETRHB, «ce n'est pas seulement un investissement, c'est une œuvre citoyenne», explique Mohamed Hakem, conseiller du président Ali Haddad, responsable de la communication de l'USMA SPA. «Nous avons été contactés par plusieurs clubs et nous avons opté pour l'USMA parce que c'est un club stable qui a une charge symbolique et historique importante.»Avant de sauter le pas, il a fallu évaluer le club, ce qui a été fait par un commissaire aux apports, et a permis «d'arrêter le capital du club à 707 millions de dinars». Grâce à son investissement, «l'ETRHB a pris 83%, les 17% qui restent sont détenus par le club (via son patrimoine) ainsi que par d'autres actionnaires (personne physique)». Si la presse spécialisée commence à faire état de malaise entre le nouveau propriétaire du club, Ali Haddad, PDG de l'ETRHB, et l'ancien président du club, Saïd Alik, aujourd'hui, simple directeur général, le groupe se défend pourtant de vouloir tout chambouler. «L'ETRHB veut apporter un plus sans faire de révolution mais sans continuer dans le bricolage non plus». M. Hakem avoue qu'il n'y a pas eu de «chamboulement sur le plan technique». Quant au chapitre investissement, «nous avons axé le travail sur l'aspect organisationnel à travers des structures administratives et financière de soutien au club». Dans ce cadre, le conseil d'administration a mis en place un directeur général, un département finances, une GRH, un département de suivi et de prospection plus une direction technique. Le nouvel investisseur a également arrêté son plan d'investissement à court terme. «Pour 2011, nous avons prévu un investissement de 110 millions de dinars. Nous allons d'abord réaliser des travaux d'aménagement du stade Bologhine que nous avons eu en location pendant 5 ans. A moyen et long termes, nous allons également réaliser un centre de formation pour lequel nous venons d'obtenir le terrain, un centre médical, de préparation physique, etc.».A son arrivée, le groupe a déjà pris en charge les dettes du club qui étaient à la fin de la saison dernière à «plus de 150 millions de dinars (arriérés de salaires et dettes de fournisseurs)». Certes, l'ETRHB constitue un investisseur de choix pour l'USM Alger, mais pour trouver son équilibre, ce dernier a besoin de trouver d'autres ressources. Selon notre interlocuteur, «le budget de fonctionnement du club est de 300 millions de dinars par an. Les sponsors couvrent un peu plus de la moitié». Les recettes du stade ou encore les droits de retransmission TV restent très minimes jusque-là. Alors pour diversifier les ressources, «nous comptons notamment sur les produits dérivés et à moyen et long termes sur les performances du club pour jouer les premiers rôles au plan national et régional et attirer ainsi plus de sponsors». Pour le moment, accueillir d'autres investisseurs privés est encore prématuré, mais à long terme, l'option reste probable. Avant cela, il faudra laisser le club «s'organiser et se développer». La transition ne s'annonce pas facile, car «l'ancien système de gestion des clubs a pris tellement d'ampleur qu'il était devenu incontrôlable. Avec le professionnalisme, les clubs sont devenus des sociétés obligées de faire preuve de transparence». Certes, cela peut être difficile à encaisser, mais «quand les gens verront la contrepartie, ils adhéreront, notamment les joueurs, car ils savent que leur carrière est assurée du fait qu'ils sont devenus des salariés».