En cette fin du mois sacré, une nette recrudescence des agressions a été observée à Biskra-ville, avec à la clé, une insécurité notable, qui de l'aveu même des services de sécurité va aller crescendo avec l'approche des fêtes. « C'est une période propice à toutes formes de vols commis, la plupart du temps par de jeunes délinquants à l'affût aux coins des routes, et particulièrement aux abords des marchés, des guichets de la poste et ceux des banques où certains usagers viennent se bousculer pour retirer leurs payes, leurs pensions ou de grosses sommes, en vue d'effectuer les achats que nécessite la fête de l'Aïd. C'est dans ces endroits que les mauvais garçons repèrent leurs futures victimes ... », explique à El Watan un officier des services de sécurité qui ajoute que durant les premières semaines du mois de Ramadhan seulement, et au cours d'opérations « coup-de-poing » menées par les brigades volantes de la police judiciaire dans les quartiers chauds de la ville et autres points noirs, plus de 200 suspects ont été arrêtés. Présentés à la justice, 40 d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt et les autres remis en liberté provisoire. Il faut noter, par ailleurs, qu'avec la dernière agression enregistrée, un nouveau pas a été franchi par les voleurs à la tire. Habituellement, ils sévissaient par binôme, à pied ou en utilisant une mobylette pour leurs déplacements : l'un pilotant la moto et démarrant sur les chapeaux de roue quand son complice a terminé d'arracher violemment le sac de la passante distraite. Maintenant, le duo ou le trio opère en voiture, en l'occurrence une 205 immatriculée dans une wilaya voisine, que deux jeunes ont utilisée, ce jeudi, pour déguerpir après avoir volé, en plein quartier des 1000 Logements, le sac de D. J., une jeune femme enceinte qui rentrait de son travail. Après l'avoir suivie en voiture, ils l'ont agressée alors que leur véhicule continuait de rouler, puis l'ont traînée sur une dizaine de mètres accrochée à son sac, au péril de sa vie, et ce, avant qu'elle ne lâche prise. Des témoins oculaires ont eu la présence d'esprit de noter le numéro minéralogique du véhicule et de le communiquer par l'intermédiaire de la victime au commissariat du 6e arrondissement. La voiture incriminée fut promptement retrouvée par la police, et ses deux occupants, dont l'un (le neveu du propriétaire du véhicule) fut formellement reconnu à la fois par la victime et les témoins. Arrêtés jeudi et présentés au procureur du tribunal de Biskra, « ils ont comparu, selon l'époux de la victime, dimanche en flagrant délit, en l'absence de ma femme et de ses témoins, et ont été condamnés à 1 an de prison avec sursis et 500 DA d'amende. »