Depuis le début du Ramadan, Oran connaît une recrudescence des actes d'agression commis par des bandes de malfaiteurs qui n'hésitent pas à s'attaquer aux citoyens malgré la présence des forces de sécurité. Plusieurs citoyens lient ce phénomène à la dernière grâce présidentielle qui a mis en liberté des cohortes de désoeuvrés sans perspective d'avenir. En effet, plus de 971 prisonniers de droit commun ont bénéficié de cette mesure d'élargissement. Des personnes sans qualification leur permettant une réinsertion sociale. Plusieurs n'hésitent pas à récidiver pour se retrouver une nouvelle fois derrière les barreaux. Environ 250 graciés ont réintégré les murs de la cellule depuis le début de ce mois sacré. Cette insécurité ambiante a conduit des commerçants et des joailliers du centre-ville à sortir de leur mutisme et à dénoncer le climat délétère qui commençait à s'installer. La semaine dernière. Ils étaient des dizaines à baisser rideau et à organiser un ressemblement à la place Bendaoud. Le mobile de la majorité de ces agressions reste le vol et le chiffre des admissions au pavillon des urgences médio - chirurgicale du CHUO a grimpé depuis le 1er novembre. Pour le week-end dernier, plus de 20 citoyens, victimes de coups et blessures volontaires, ont été admis à ce service. Cette violence n'épargne aucun quartier de la ville et les malfaiteurs ont poussé leur culot jusqu'à sévir dans des endroits qui étaient pourtant qualifiés de sûrs comme le quartier Saint-Hubert ou certaines rues du centre- ville. Les chiffres déclarés par les brigades de gendarmerie de la wilaya sont éloquents à plus d'un titre et traduisent cette recrudescence de la criminalité urbaine liée aux mauvaises conditions sociales. Ainsi, depuis le début du Ramadan, la gendarmerie a procédé à l'arrestation de 35 individus impliqués dans 27 affaires de coups et blessures volontaires, destruction de biens d'autrui, vol qualifié et constitution d'association de malfaiteurs. Ceci donne une moyenne de deux arrestations par jour, ce qui n'est pas négligeable outre mesure. Parmi ces sinistres individus notoirement connus des services de sécurité, un certain El Ouahch qui sévissait dans la commune de Bir El Djir. Il faisait l'objet , depuis le début du mois d'octobre, d'un mandat d'arrêt prononcé par la justice. Sa cavale a pris fin il y a quelques jours au marché de l'USTO alors qu'il choisissait une potentielle victime parmi les citoyens qui faisaient leurs courses. Au moment de son arrestation, il était muni d'une épée qu'il avait dissimulée sous sa veste. Parmi les individus arrêtés, 30 ont été écroués, alors que 5 ont bénéficié de la liberté provisoire. Il est à noter que ces arrestations ont été effectuées dans différents points de la wilaya (Boufatis, Aïn El Turk, Sidi Chahmi, Bir El-Djir, El Hassi, etc.), ce qui renseigne sur les nouvelles proportions que revêt le phénomène de l'insécurité. Les auteurs de ces agressions sont en majorité des jeunes désoeuvrés, qui, pour la plupart, ont effectué des séjours en maison de redressement. Retrouvant la société, sans qualification leur permettant une insertion sociale, ils ne tardent pas à reprendre les mêmes chemins tortueux pour se retrouver une nouvelle fois en prison.