- De nombreux sites touristiques ont été fermés aux étrangers pour des raisons sécuritaires. L'argument ne semble pas convaincre les agences de tourisme. Qu'en pensez-vous ? La sécurité des touristes est capitale pour nous. Si les services de sécurité ont estimé que ces sites peuvent constituer un danger pour les touristes, c'est que la menace est réelle. Il n'est pas question de jouer avec la vie des gens. Même la France a classé le désert algérien zone orange, qu'elle a déconseillé à ses ressortissants pour des raisons de sécurité. Il faut donc prendre au sérieux le problème. Si depuis 2003 à ce jour il n'y pas eu d'incident sur le territoire algérien, c'est bien grâce aux efforts des services de sécurité. Ils sont les plus habilités à décider d'ouvrir ou de fermer une zone. - Mais les professionnels craignent que ces fermetures tuent toutes leurs activités dans la région de Tamanrasset… Il n'y a pas que le Hoggar et le Tassili à Tamanrasset. Il y a d'autres sites, comme la boucle de l'Ahaggar et d'Ahnit, qui sont aussi exceptionnels et riches que ceux fermés provisoirement. Nous avons demandé aux agences de faire la promotion de ces wsites pour éviter la saison blanche. Nous sommes certains que les touristes vont vraiment apprécier ces produits méconnus. Pour l'instant, il y a des risques dans les autres sites et ils sont tous au courant, à partir du moment que certains de leurs représentants avaient pris part à la réunion de la commission de sécurité, présidée par le wali. - Pourtant, les professionnels affirment ne pas avoir été associés à ces prises de décision, ni avoir été mis au courant… Ce n'est pas vrai. Nous les avons de tout temps informés. Ils pouvaient ne pas être au courant lorsque les services de sécurité avaient, en plein milieu de la saison écoulée, pris la décision de fermer la route Djanet-Tamanrasset et certains sites, mais pour cette saison, ils sont tous informés et devaient normalement préparer leurs programmes en prenant en compte cette nouvelle donne. - Certains groupes de touristes ont eu leurs visas après avoir présenté leurs itinéraires qui passaient par les sites fermés. Mieux, certains devaient arriver par Tamanrasset et repartir par Djanet, mais une fois sur place, ils se sont retrouvés bloqués et de ce fait, ils se sont retournés contre le tour-operator. N'y a-t-il pas de coordination entre les services de l'administration pour éviter de tels désagréments ? C'est aux agences de prendre les dispositions nécessaires pour éviter ce genre de situation. Ils savaient depuis février dernier que la route entre Djanet et Tamanrasset était fermée. Ils pouvaient prévoir des vols par exemple, mais ils ont maintenu leur programme tel quel. Ce qui a provoqué quelques incidents. Un seul touriste enlevé dans la région et on entendra plus jamais parler du tourisme saharien. Vous savez très bien ce qui se passe au sud de la wilaya, et le dernier rapt des sept employés d'Areva, au nord du Niger, s'est passé non loin de la frontière algérienne. Comme nous le savons, au Sahara, les frontières n'existent pas. Alors, il faut juste patienter, le temps de sécuriser certaines régions difficiles d'accès. Ce n'est qu'une crise passagère que nous surmonterons inéluctablement.