Après les restrictions imposées par les autorités locales, probablement pour des raisons sécuritaires, les professionnels du tourisme craignent pour l'avenir de l'activité touristique à Tamanrasset. L'activité touristique à Tamanrasset, l'un des rares points de chute des touristes occidentaux, est-elle en danger ? À en croire l'Association des agences de voyages de cette wilaya, le tourisme est sérieusement compromis, notamment la prochaine saison qui commence en octobre prochain et dont les préparatifs se font, d'ordinaire, au mois de juin après les dernières décisions prises par les autorités locales. Depuis le mois de février dernier, de nombreux circuits et de nombreux sites sont interdits, en effet, aux touristes, selon Ahmed Hamdaoui, président de cette association. “Depuis le mois de février, la Direction du tourisme de Tamanrasset nous demande verbalement de ne plus aller sur les sites touristiques des Tassilis du Hoggar ni d'aller à Djanet, ni par la piste du Nord, ni par la piste du Sud. De même de ne pas se rendre sur les sites touristiques de Téfédest, et cela sans nous en donner les raisons valables et sans nous communiquer ces instructions de façon officielle, c'est-à-dire par écrit”, explique-t-il. On l'aura sans doute compris : les raisons sont d'ordre sécuritaire, même si les autorités s'en sont gardées de fournir, par quelques soucis probablement, les motifs de ces interdictions. D'ailleurs, se rappelle ce responsable, de nombreux touristes, voulant effectuer le “méhari”, ce circuit à dos de chameau, ont été reconduits vers Tamanrasset en février dernier. “Certaines agences ont été carrément reconduites avec leurs clients des sites touristiques vers Tamanrasset par les services de sécurité, malgré le fait que leurs visas aient été délivrés sur la base de présentation d'attestation d'accueil et de prise en charge avec le circuit de leur itinéraire clairement prédéfini”. Résultat des courses : les touristes ont réclamé des dédommagements après le préjudice subi et le danger guette désormais l'activité touristique dans cette région. “Ces entraves nous portent de graves préjudices et mettent en danger l'activité touristique dans le pays”, soutient M. Hamdaoui. Et parmi ces préjudices, il y a bien entendu la mise sur le carreau de nombreux chameliers dont le tourisme constitue l'unique source de revenus. Face à cette situation, l'Association des agences de voyages tire la sonnette d'alarme et interpelle les autorités. “Afin de préparer la prochaine saison touristique, nous souhaitons à ce que toutes ces entraves soient levées dans les plus brefs délais, car nous ne vous cachons pas notre grande inquiétude et l'appréhension de nos partenaires étrangers qui restent à l'écoute des prochaines mesures à entreprendre dans ce domaine”, soutient M. Hamdaoui. Mais la cause ne semble pas entendu pour l'heure, malgré les appels incessants de ces professionnels du tourisme. Invité il y a trois jours à Alger pour participer à une réunion de bilan et de préparation de la prochaine saison, les représentants de l'association, qui ont saisi l'opportunité pour poser le problème, n'ont pas eu de réponse de la part du directeur général du tourisme, affirme M. Mahdaoui. “Ou on fait du tourisme ou on ne le fait pas. On demande qu'ils laissent les gens travailler”, s'insurge-t-il. Leur cri sera-t-il entendu ? En attendant, ce sont des milliers de touristes qui risquent de tourner le dos à cette destination, malheureusement au cœur d'enjeux sécuritaires de par sa proximité avec la région du Sahel, entre des terroristes et des trafiquants de tous acabits. En 2009, un peu plus de 7 000 touristes ont visité Tam.