Mahmoud Abbas a fixé, vendredi dernier, un délai d'un mois aux Etats-Unis pour sauver les pourparlers israélo-palestiniens. Les Etats-Unis ont de leur côté invité l'Autorité palestinienne à formuler une contre-proposition à l'offre israélienne de nouveau moratoire sur les colonies en échange de la reconnaissance par les Palestiniens du caractère juif de l'Etat d'Israël. Offre rejetée par les Palestiniens. - Les pays arabes laissent un délai d'un mois aux Etats-Unis pour sauver les pourparlers israélo-palestiniens qui se trouvent actuellement dans l'impasse. Pensez-vous que cet ultimatum soit positif pour le processus de paix ? La position palestinienne adoptée par la Ligue arabe vendredi dernier, lors de la réunion ministérielle des 22 pays, laisse un peu de répit aux Etats-Unis pour tenter de sauver les pourparlers relancés en septembre dernier. Mais elle permet surtout de montrer à la communauté internationale, qui détient la clé de la solution, que les Palestiniens sont disposés à négocier la paix, contrairement à Israël qui refuse l'arrêt des colonies et toute initiative de paix. Cette position est positive, car elle prouve à la communauté internationale, une fois de plus, que les dirigeants palestiniens sont de bonne foi. - Cela dit, Mahmoud Abbas refuse de traiter avec le gouvernement israélien tant qu'une suspension totale de toutes les activités de colonisation n'est pas entreprise. Il a également évoqué des négociations alternatives. Qu'en pensez-vous ? Des pourparlers directs entre le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne ont repris le 2 septembre dernier après plusieurs mois de contacts indirects sous la médiation des Etats-Unis. Mais l'expiration du moratoire sur les nouvelles constructions dans les colonies juives de Cisjordanie, le 26 septembre dernier, a réduit une fois de plus les pourparlers à la stagnation. Mahmoud Abbas a évoqué des solutions alternatives en cas d'échec des pourparlers de paix. Il s'agit tout simplement de faire pression sur les Etats-Unis pour qu'ils reconnaissent la proclamation unilatérale d'un Etat palestinien. Washington doit reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967, en recourant au Conseil de sécurité de l'ONU, ou en demandant à l'Assemblée générale de l'ONU de mettre les Territoires occupés sous tutelle internationale. - Peut-on réellement espérer que Washington aura recours au Conseil de sécurité de l'ONU pour reconnaître l'Etat palestinien, sachant que les Etats-Unis ne sont pas indépendants sur cette question ? Toute la difficulté est là. La position américaine n'est pas indépendante. Les Etats-Unis subissent des pressions indéniables de la part des lobbies pro-israéliens. Avec l'Europe, ils se retrouvent justement coincés dans leurs prises de position. Mais il faut que ça cesse pour que le processus de paix aboutisse. - Quel scénario est-on en droit d'imaginer après l'expiration de ce délai d'un mois ? Est-ce que la lutte armée est envisageable si le processus de paix reste dans l'impasse ? A l'heure actuelle, il est difficile de le savoir. On espère vivement que les Etats-Unis et la communauté internationale se réveillent et décident une fois pour toutes de pratiquer de réelles pressions pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. Pour le reste, on ne peut rien écarter.