Comme attendu, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont décidé jeudi à Vienne, lors de leur réunion, de maintenir leur plafond officiel de production à 24,84 millions de barils par jour. Cette décision était attendue puisqu'un consensus s'était déjà dégagé la veille, mercredi, selon les déclarations de plusieurs ministres. Avec un baril de pétrole supérieur à 80 dollars, les ministres des pays membres ont considéré que ce niveau des prix était acceptable. Toutefois, des réserves ont été émises par des pays comme l'Algérie, le Venezuela ou la Libye au vu de la baisse du dollar par rapport à l'euro. Une baisse qui influe sur les revenus des pays exportateurs de pétrole. Dans son communiqué, l'OPEP n'a pas abordé le dépassement des quotas d'environ 2 millions de barils par jour. A la sortie de la réunion, le président en exercice de l'OPEP, le ministre équatorien, Wilson Pastor-Morris, a déclaré à la presse qu'il n'y avait «aucun changement», tandis que le ministre saoudien Ali al Nouaïmi expliquait la décision en déclarant : «Il n'y a aucun changement (...) parce que le marché est satisfaisant.» Dans le communiqué adopté par les pays membres de l'OPEP, il est indiqué que la 157e conférence ministérielle a «examiné les conditions actuelles du marché du pétrole et les perspectives d'avenir et a fait observer que, si la reprise économique est en cours, il subsiste une inquiétude considérable sur l'ampleur et le rythme de cette reprise, en particulier dans les grands pays industrialisés de l'OCDE». La question des stocks a aussi été soulevée. Une question qui inquiète toujours les pays producteurs, puisque les stocks jouent un rôle important dans la détermination des prix par le marché. «En outre, bien qu'il ait un certain assouplissement de l'excédent des stocks de pétrole brut, les fondamentaux du marché restent faibles, les taux d'utilisation des raffineries sont faibles et les stocks des produits ont considérablement augmenté», a indiqué l'OPEP dans son communiqué officiel. Sur la base de ces données, l'OPEP a indiqué qu'«en conséquence et en fonction de son analyse détaillée des facteurs de marché, qui révèle clairement que le marché est très bien approvisionné, et compte tenu des risques importants qui pèsent sur la persistance de la reprise économique mondiale, la conférence a décidé de laisser les niveaux de production actuelle inchangés». A propos des préoccupations des pays consommateurs, l'OPEP a indiqué qu'«en prenant cette décision, la conférence a réaffirmé sa détermination à assurer un approvisionnement fiable du marché, à des prix raisonnables et équitables, soutenues par un niveau adéquat de capacité de réserve pour le bénéfice de l'ensemble du monde. En effet, l'Organisation demeure consciente des préoccupations du pays consommateurs sur la sécurité d'approvisionnement et ses membres se sont engagés à optimiser le rythme de leur expansion des capacités afin qu'ils soient en mesure de répondre à la demande mondiale… à l'avenir». Dans le même temps, les pays membres restent fermes dans leur intention de répondre rapidement à toute évolution qui pourrait mettre en péril la stabilité du marché pétrolier et leurs intérêts, a estimé la conférence. L'examen de la situation du marché sera encore à l'ordre du jour lors de la conférence extraordinaire qui aura lieu en Equateur, selon le communiqué qui indique qu'«en plus de la surveillance continue des fondamentaux – offre et demande –, la conférence a décidé de réévaluer la situation du marché lors de sa 158e réunion (extraordinaire) qui se tiendra à Quito, en Equateur, le 11 décembre 2010». La conférence a décidé aussi de confier la présidence de l'organisation à l'Iran pour l'année 2011 et la vice-présidence à L'Irak. «La conférence a élu Masoud Mir Kazemi, ministre du Pétrole de la République islamique d'Iran et chef de sa délégation, en tant que président de la conférence pour une année, avec effet au 1er janvier 2011, et le Dr Hussain Al Shahristani, ministre du Pétrole de l'Irak, comme suppléant le président, pour la même période», selon le communiqué. Un consensus s'est dégagé pour désigner l'Iran, qui n'a pas occupé ce poste depuis 36 ans, selon des sources de l'OPEP. Hier en milieu d'après-midi, le brent était à 84,53 dollars et le brut américain à 82,31 dollars le baril.