La formation continue des médecins (FCM) reste un domaine peu développé. C'est ce qui a été relevé jeudi dernier lors des travaux du 2è colloque algéro-canadien sur la déontologie médicale. «Sans la formation continue, comment les membres d'une profession peuvent-ils fournir les preuves du maintien de leurs compétences ?» s'est interrogé, André Jacques, médecin généraliste du collège du Québec, évoquant dans ce cadre les expériences en matière de FCM en France, au Canada et en Grande Bretagne. Et d'ajouter: «Un médecin qui n'améliore pas ses connaissances dans le but de gagner des points d'accréditation ou de bonification, risque d'être mis au chômage au niveau de ces pays. D'ailleurs, je cite dans ce sillage le cas de près de 4000 médecins algériens qui se trouvent au Canada et qui n'exercent pas leur profession à cause du problème de l'équivalence de leurs diplômes». Les 45 000 médecins qui exercent en Algérie, ignorent la formation continue parce que ce segment ne fait pas partie des préoccupations du ministère de la Santé, relèvera au passage le docteur Mohamed Debez de l'ordre des médecins de Annaba avant de plaider pour une institutionnalisation de la FCM et son accessibilité à tous. Pour lui, le médecin a le droit et le devoir de perfectionner et de mettre à jour ses connaissances et de revalider sa profession dans le but d'améliorer la qualité du service qu'il rend au malade. Sous d'autres cieux, la FCM est obligatoire parce qu'elle représente un relais de la formation classique pour combler les lacunes professionnelles, a fait savoir le même docteur, estimant que « hormis les rencontres et journées d'études organisées de temps à autre, de façon sporadique et conjoncturelle, le médecin algérien à sa sortie de la faculté est abandonné et n'est plus pris en charge». En marge des travaux de ce colloque, l'ordre national des médecins a tenu son cinquième congrès au cours duquel il a adopté le rapport moral et financier pour l'exercice précédent et établi un calendrier en vue du renouvellement de ses conseils régionaux de Tlemcen, de Blida et d'Oran, à Tlemcen. Des membres de l'ordre national des médecins ont mis en garde dans ce cadre contre toute tentative de manipulation visant à saper cette opération comme cela a été le cas lorsqu'ils ont été privés de salles et de moyens pour effectuer les élections des conseils régionaux dans ces trois wilayas. Ils ont tenu à préciser à qui veut les entendre que le conseil national de l'ordre est une institution publique qui n'a aucun rapport avec le ministre de la Santé.