Le Conseil de l'ordre des médecins de la région de Constantine, regroupant les wilayas de Constantine, Jijel, Mila et Oum El Bouaghi, a organisé, jeudi dernier, une conférence-débat sur la compétence médicale. La rencontre qui s'est déroulée à Oum El Bouaghi, la quatrième du genre à travers la région depuis février 2007, a été animée par le professeur Hacène Mehdioui, chef du service de psychologie et d'exploitation fonctionnelle au CHU Ibn-Badis de Constantine. Cet inspecteur ,chargé de la pédagogie et de la recherche au ministère de l'Enseignement supérieur, a disséqué, lors de son intervention, la problématique liée à “l'amélioration des pratiques et des compétences médicales”. Dans son intervention, le professeur Mehdioui parlera d'abord de la formation pour les futurs médecins et ceux en exercice, nécessitant une mise à jour continue des domaines du savoir. Pour l'intervenant, qui constate que la formation médicale n'est pas institutionnalisée en Algérie, “alors que les pratiques médicales ont totalement changé en raison du développement technologique, la formation médicale n'a pas suivi pour répondre à ces exigences”. Sur l'évaluation de l'acte médical, il précisera qu'il s'agit d'une obligation est non d'un luxe. “Le médecin est appelé à évaluer lui-même ses insuffisances et la nouvelle approche de formation par compétences est un défi collectif de perfection.” Pour M. Rachid Djenane, président de l'ordre et également président du Conseil régional de déontologie médicale, “cette conférence intervient dans le cadre de la formation continue afin de venir à bout de certaines insuffisances causées par l'évolution rapide de la médecine que même les sociétés savantes trouvent des difficultés à suivre”. M. Djenane rappellera que parmi les préoccupations de l'ordre, on retrouve celles relatives à l'inscription des médecins au tableau et à la pratique d'actes non réglementés. “L'inscription au tableau est une démarche obligatoire car celui qui exerce en dehors de ce cadre est considéré comme quelqu'un qui active dans l'illégalité”. Toujours selon notre interlocuteur, l'heure est venue pour mettre de l'ordre dans la profession. “Nous avons quelque peu négligé le côté disciplinaire, ce n'est pas le cas aujourd'hui”, précise-t-il à propos des pratiques non réglementaires, telles roqia et hidjama, dont usent certains médecins. Un véritable fléau que l'ordre doit combattre. Des cas ont été signalés à Constantine et des sanctions tomberont. “Il s'agit d'un exercice non reconnu sur le plan légal et une pratique non enseignée, donc non basée sur des connaissances”. Il reviendra sur la formation continue pour ajouter que le médecin “doit parfaire ses connaissances comme le stipule l'article du code de déontologie médicale”. Lors des débats, les problèmes des contenus des cursus de formation dans les facultés de médecine, les conditions d'évaluation, la formation des formateurs, la nécessité de définir les objectifs la qualité de la formation ont été longuement discutés. B. Nacer