Rebondissement dans l'affaire Achour Abderrahmane, celui par qui le scandale du détournement de 32 milliards de dinars (3200 milliards de centimes) de la BNA est arrivé. Après la mise sous mandat de dépôt, mercredi dernier, de l'ex-chef de la police judiciaire d'Alger, Messaoud Zayane, c'est au tour de l'ancien patron de la brigade criminelle, le commissaire Yassine Oussadit, d'être arrêté et de connaître le même sort. L'ex-officier, n'ayant pas répondu à la convocation pour la comparution mercredi devant le tribunal de Azazga, près la cour de Tizi Ouzou, a été arrêté à son domicile, à Alger, en vertu d'un mandat d'amener lancé contre lui par le magistrat instructeur. Il a été présenté vendredi, puis placé sous mandat de dépôt pour plusieurs griefs qui lui sont reprochés dans le cadre de l'affaire Achour Abderrahmane. En fait, Oussadit est appelé à s'expliquer sur l'origine des fonds qui lui ont servi à l'achat, au nom de son épouse, d'un restaurant à la rue Claude Debussy, en plein cœur de la capitale, mais aussi sur le montant que lui a remis Achour Abderrahmane en tant qu'avance sur le prix d'un appartement situé dans le quartier Les Annassers, à Alger, que lui a vendu une chanteuse très connue sur la place d'Alger. L'ex-commissaire est tenu également de donner des explications sur les voitures que Achour lui aurait offertes, de préciser à quel titre et surtout pour quelle contrepartie. Autant de questions qui restent pour le moment en suspens tant que Oussadit n'a pas donné de réponses. Des questions que se posaient ceux qui ont suivi de près l'affaire Achour Abderrahmane. Dans ce dossier, c'est surtout le milieu de la police, notamment certains cadres, qui a bénéficié des largesses de Achour : des voitures de luxe, des billets d'avion et des séjours de vacances en Espagne et en France pour eux et leurs familles. Des cadeaux qui ont permis à Achour de quitter le pays tranquillement alors qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt et de se faire délivrer un document par des responsables de la sûreté de wilaya de Tipasa, attestant que l'enquête ouverte sur ses manœuvres au niveau de la banque était infructueuse. Ce document lui avait permis d'ailleurs de construire sa défense devant la Cour suprême marocaine, qui jugeait la demande de son extradition introduite par l'Algérie. En juin 2009, le procès de certains d'entre eux s'était terminé en queue de poisson, avec des peines insignifiantes et des acquittements. En février dernier, c'était au tour de l'ex-chef de la police judiciaire d'Alger, Messaoud Zayane, d'être convoqué pour être entendu sur cette affaire. Et ce n'est que mercredi dernier qu'il a comparu devant le tribunal de Azazga, près la cour de Tizi Ouzou, territorialement désigné pour examiner cette affaire. La justice lui reproche d'avoir reçu des fonds de la part de Achour Abderrahmane ayant servi à l'achat d'une carcasse de villa (achevée par la suite) à Kouba, d'un salon de coiffure pour son épouse et de véhicules. Il s'est expliqué également sur le paiement, par Achour, des frais de la fête donnée pour la circoncision de son fils, à l'hôtel El Djazaïr (ex-Saint-Georges). Des griefs qu'il aurait, selon ses proches, rejetés. Dans l'affaire, son chauffeur a aussi été placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction pour avoir accepté de servir d'intermédiaire dans une des opérations. i