C'est parce que le caftan est une tenue, par excellence, choisie par les femmes durant le Ramadhan que les deux stylistes Meriem El Idrissi et Wahiba Missila ont choisi d'exhiber leurs derniers modèles. C'est devant un parterre nombreux que la soirée a débuté sur de la musique châabi. Sid Ali Driss et Didine Kharoum, les premiers à faire irruption, ont chanté des chansons phares de leur répertoire. Après une demi-heure de déhanchements et de youyous, la place a été cédée au défilé de mode. Sous des applaudissements nourris, les premiers mannequins font leur apparition sur scène avec des tenues prêt-à-porter, signées par Wahiba Missila. Des tailleurs classiques très chics - constitués de jupe en velours, de chemisier en mousseline et de veste en fourrure - ont fait l'admiration de plus d'une. Les présents à cette soirée, pour la plupart des femmes, ont suivi avec admiration les différentes tenues. Dans un second temps, les mannequins ont porté des caftans marocains, des djellabas et des djabadors. Les couleurs étaient chatoyantes et les tissus brodés à la main faisaient ressortir un travail très bien fini. La deuxième styliste a fait également un travail dans le même genre : seize tenues, typiquement traditionnelles oscillant entre le caftan, les djallabas en passant par les djabadors. Dans différents tissus, sous plusieurs couleurs et cousus sous forme de multiples modèles, les stylistes ont fait preuve d'une imagination débordante qui a fait le bonheur des femmes amoureuses de ce genre d'habit. Porté tantôt à la manière traditionnelle tantôt avec une pointe d'audace, les caftants laissent apparaître de fines coutures brodées d'une résille de boutons de mercure, de sous-tâches ou carrément de pierres éclatantes. Les pieds étaient chaussés de belles babouches marocaines aux couleurs bigarrées. Certains caftans étaient royaux. D'autres modernes. Cet habit, connu depuis des siècles, ne perdra jamais de sa valeur inestimable. A la question de savoir si ces caftans sont confectionnés exclusivement en Algérie, Wahiba Missila qui possède une boutique de caftans à Dély-Ibrahim avoue que la matière première est importée du Maroc. « Nous travaillons sur commande, et ce, selon la demande des clientes. Les modèles et la couleur du tissu sont choisis à base de catalogue », dit-elle. Meriem El Idrissi a révélé, pour sa part, que le costume est réalisé entièrement en Algérie. Cette dame aussi ambitieuse a ouvert également un magasin à Bouzaréah. Elle a sollicité pour la broderie une famille marocaine, installée à Alger depuis des années. « Actuellement, la concurrence est rude sur le marché algérien. Le caftan a une place prépondérante. Nous travaillons aisément durant les périodes de cérémonie. Sinon, nous avons des périodes creuses. » Si les tenues traditionnelles sont d'une vraie merveille, les prix sont à la portée de toutes les bourses, c'est du moins ce qu'ont avancé les deux spécialistes. Les prix des caftans, chez Meriem El Idrissi, varient entre 18 000 et 56 000 DA, les djellabas entre 5000 et 9000 DA et les djabadors à partir de 6000 DA. Wahiba Missila pratique des prix plus raisonnables. « Je préfère revoir à la baisse mes prix pour satisfaire la clientèle. Le prix des caftants ne dépasse pas la barre des 30 000 DA », dira-t-elle.