A travers sa collection, la styliste Fadela Belhamiti a mis son savoir-faire à la portée de beaucoup de femmes venues à ce rendez-vous. Les 14 mannequins qui ont défilé, dont une ex-Miss Algérie, ont exhibé 70 modèles créés par une styliste haut de gamme qui travaille depuis une dizaine d'années avec sa fille Nawel. La styliste se veut ainsi « héritière de la couture traditionnelle, mais avec des touches de modernité », des touches empruntées à une couture raffinée du Maghreb, fruit d'un héritage séculaire. « Je veux évoluer. Mon créneau est de faire de la recherche sur les modèles », dit Mme Belhamiti. « Ce défilé m'a encouragé à persévérer à créer davantage pour ressusciter les traditions de nos mères et de nos grands-mères, mais avec une touche créative », soutient la styliste. La collection présente des coupes modernes, des tissus aux couleurs chatoyantes où s'entremêlent broderie et perles étincelantes. Ce défilé s'est voulu être « un rendez-vous de haute couture, mais également un tremplin » pour cette famille de créatrices donnant libre cours à l'imagination et au talent. Les caftans exhibés sont confortables et élégants. Ils sont fabriqués avec du textile léger, doux, souple et résistant. Appelés aussi « jalabiyas », ils sont ornés d'une belle broderie à style oriental. La styliste a offert plusieurs combinaisons de couleurs et de designs. Les tissus sont brodés à la main. Les modèles sont taillés dans des étoffes de luxe, faites de riches textiles. Parmi les modèles exposés, on trouve pour l'essentiel des caftans, des djellabas manteau, des djellabas en lainage cachemire, des kamis, en passant par des robes de mariée oscillant toujours entre tradition et modernité. D'autres ensembles sont en crêpe et en chiffons de soie. On trouve également des trois-pièces (pantalon, tunique et châle) inspirés des costumes asiatiques, des caftans courts, des caftans modernes de soirée, des tokias avec caftan ou des tokias caftans avec jupe ou kamis. Les modèles sont confectionnés à partir de différents tissus de plusieurs couleurs, brodés, perlés et pailletés. Les caftans laissent apparaître de fines coutures brodées d'une résille de boutons sous forme de coquillage ou de sous-tâches éclatantes. Les prix de ces modèles « sont très variés », soutient la styliste. Ils sont imprégnés d'une touche locale et donnent une vision avisée et contemporaine à cette styliste afin de mieux la guider dans ses créations futures pour imposer « un style purement maghrébin. » Même s'ils sont parfois proches du style marocain Beldi, les styles se veulent « branchés » car « conçus pour les jeunes qui peuvent les porter comme des tenues de sortie ». Si les tuniques présentent des touches de fantaisie, les caftans, eux, sont ouverts. Ils sont fidèles à leur origine asiatique. Tenue élégante, il est boutonné sur le devant. Le caftan est un habit datant du Xe siècle et est dérivé d'un mot persan. Ce nom fut dérivé plus tard, par les Turcs, en qaftan ou qoftân. C'est un vêtement de cérémonie bien aimé chez les femmes qui le mettent en particulier lors des mariages. Il revêt une connotation cérémonieuse dans tout le Maghreb. Il s'est développé au Maghreb au XVIIe siècle sous la double influence des Andalous et des modes apportées par les Turcs. Le rapprochement des grandes dynasties berbères avec l'Andalousie leur a permis de découvrir les dernières modes vestimentaires, dont le caftan, qui ne cessait de se raffiner.