Des habitants affirment que la source principale de leurs maux ce sont les commerçants, dont la plupart sont des étrangers à la commune. Trois marchés informels ont été éradiqués en moins d'un mois dans la commune de La Casbah. Les habitants parlent d'opérations d'«assainissement» qui interviennent après plusieurs années de désordre et d'anarchie. Après le grand marché, situé à la rue Mohamed Bouzrina et le bazar de la Place des Martyrs qui s'étale sur plusieurs mètres jusqu'au marché couvert de Zoudj Ayoune, cela a été récemment le tour du marché informel de l'or attenant à la rue Debih Chérif d'être interdit aux vendeurs anarchiques. Le point commun entre ces trois espaces commerciaux est qu'ils sont situés sur des routes principales. Des habitants indiquent ne pas comprendre l'attitude des autorités publiques qui ont procédé à la réhabilitation des routes les plus fréquentées et fermé les yeux sur certaines poches anarchiques situées à l'intérieur des quartiers de La Casbah. «En plus de l'éradication des marchés, nous voulons que la wilaya effectue un vrai coup de balai», dira un habitant qui se plaint de l'insécurité, l'insalubrité et de la dégradation du mobilier urbain. Malgré les efforts consentis et les moyens déployés, force est de relever que des points noirs subsistent toujours, notamment à la rue Amar Ali squattée par une centaine de commerçants. Nos interlocuteurs ne comprennent pas pourquoi «l'interdiction ne touche pas tous les espaces commerciaux anarchiques !». Des habitants rappellent que la source principale de leurs maux ce sont les commerçants dont la plupart sont des étrangers à la commune. A l'occasion de certaines fêtes, notamment l'Aïd et le Mouloud, les vendeurs originaires de La Casbah louent leurs «carrés» commerciaux en contrepartie de sommes importantes. «Il suffit d'installer un étal de 1 m2 pour faire un bénéfice de 10 000 DA à la fin de la journée», raconte un jeune commerçant au chômage, depuis que le marché Bouzrina a été interdit. Une pratique parmi bien d'autres qui témoigne de la réputation de ville commerciale, anarchique et insalubre qui colle à cette commune. Depuis des années, les habitants assistent, impuissants, à leur cadre de vie qui tombe en déchéance et leur quartier se clochardiser. Actuellement, plusieurs d'entre eux montent au créneau et demandent aux autorités d'en finir avec l'insécurité et l'insalubrité. Des doléances exprimées dans les cafés et les places publiques en l'absence de responsables locaux auxquels s'adresser. «Nous espérons que la situation commencera à s'améliorer avec l'éradication des marchés informels», souhaite un père de famille. Selon lui, «après tant d'années d'abandon, la vieille ville mérite un peu plus d'intérêt de la part des autorités publiques». Au fil des années, La Casbah, explique-t-on, est aussi devenue dangereuse à cause de ses constructions qui menacent ruine, ses ruelles en manque de sécurité et l'insalubrité régnante et quasi permanente. La dernière opération de relogement dont ont bénéficié plusieurs familles, est loin de régler le problème, car la demande demeure importante. Toutefois, la grande crainte des pères de famille est de voir leur progéniture influencée par certaines pratiques et mauvaises habitudes qui compromettent leur avenir. «Des enfants en bas âge commencent à fréquenter le marché et ne parler que d'argent, au détriment de leurs études», fait remarquer un citoyen.