Désagrément n Le insectes envahissent les différents quartiers de la capitale. Les conditions d'hygiène déplorables favorisent le prolongement de leur «séjour» estival. Dans certaines localités, notamment à l'est d'Alger, les moustiques sévissent tout au long de l'année, causant de grands ennuis aux habitants qui doivent se munir quotidiennement de pastilles ou autres insecticides. Un budget spécial est consacré par ces citoyens à la lutte contre ces insectes incommodants. Selon certains habitants, la somme dépensée en été dans l'achat des insecticides et des pastilles, varie entre 10 000 et 15 000 DA. Les commerçants affirment, pour leur part, que ces produits constituent l'une de leurs principales sources de gain durant la période allant du début du mois d'avril à la fin du mois de septembre. L'idée n'a pas échappé aux jeunes exerçant dans le commerce informel qui proposent ce genre de produits. On trouve, en effet, les pastilles et d'autres insecticides notamment chez les vendeurs informels de tabacs. Certains chômeurs font de ce commerce leur seule activité en été au vu de la demande accrue sur ces produits. «Oublier d'acheter les pastilles peut vous amener à passer la nuit éveillé. Il arrive parfois que des voisins m'appellent à une heure tardive de la nuit me demandant si je possède des pastilles en plus», témoigne, d'un ton amer, Amar, habitant au quartier Cinq-Maisons (El-Harrach). Dès le début de la période des chaleurs, les citoyens doivent «élaborer leurs plans d'action contre les moustiques», pour reprendre l'expression de notre interlocuteur. Les communes de Bab-Ezzouar, Bordj El-Kiffan, Aïn Taya et Dar El-Beïda enregistrent une présence des plus ennuyeuses de moustiques, empoisonnant la vie des populations. En sus de la perturbation de la vie des citoyens, ces insectes peuvent être vecteurs de certaines maladies telles que le paludisme, la fièvre jaune, la dengue et d'autres maladies virales et dermatologiques. Les habitants pointent du doigt les responsables des services communaux d'hygiène, les accusant de manquement à leur devoir. La prolifération de ces insectes est due essentiellement à l'insalubrité qui gangrène les quartiers. Des canalisations d'eaux usées coulent à ciel ouvert, des décharges sauvages et bidonvilles, en plus d'une politique d'hygiène défaillante représentent, en effet, les principaux facteurs de la prolifération des moustiques. Certaines cités sont même réputées par l'agressivité des insectes qui y sévissent et cohabitent avec les locataires tout au long de l'année. «Il faut savoir qu'il suffit qu'un moustique femelle dépose ses œufs dans une petite mare d'eaux usées pour envahir tout le quartier. Le cycle de croissance de ces insectes est très rapide et la seule solution est de s'attaquer à la source du problème. Car dans les conditions d'hygiène actuelles, on peut dépenser des milliards et mobiliser de grands moyens humains et matériels pour des opérations de désinsectisation, mais on ne pourra jamais éradiquer ces insectes…», souligne Ouamar Makhoukh, directeur de l'établissement d'hygiène urbaine d'Alger (Hurbal).