Le classement 2010 de la liberté de la presse conçu par l'organisation Reporters sans frontières (RSF) place l'Algérie au 133e rang mondial. Loin derrière de nombreux pays africains comme la Namibie classée 22e), le Ghana (27e), le Mali (28e), la République centrafricaine placée 69e sur 178 pays. En tout, 24 pays africains sont classés beaucoup mieux que l'Algérie, notamment le Tchad et le Niger classés respectivement aux 112e et 106e places.Le parallèle avec les autres pays arabes n'est pas non plus avantageux pour l'Algérie. Même, elle arrive avant ses proches voisins que sont le Maroc (135e), la Tunisie (164e) et la Libye (160e), il se trouve pourtant que des pays arabes qui n'étaient pas connus pour leur respect de la liberté de la presse, à l'exception du Liban, arrivent à décrocher des places moins médiocres que celle de l'Algérie. Ainsi, le Liban est classé 78e, alors les Emirats arabes unis arrivent à la 87e place, dépassant d'un point le Koweït qui perd pour sa part 27 places. La Mauritanie, premier pays dans le Maghreb en matière de liberté de la presse, est classée 95e alors que le Qatar est à la 121e place avant Oman (124e) et l'Egypte, classée au 127e rang mondial. L'Irak, qui a progressé de 15 places, est classé 130e. Le rapport de RSF note toutefois que l'Algérie a progressé de 8 places comparativement aux années précédentes. Une situation expliquée par le fait que «le nombre de procès intentés contre les journalistes a sensiblement diminué». Et de préciser qu'«entre 2008 et 2009, le pays avait chuté de 20 places en raison de la multiplication des actions judiciaires». Les pays scandinaves continuent de maintenir leur place de leader mondial en matière de liberté de la presse, comme le souligne le dernier rapport de RSF. La Finlande suivie de l'Islande, de la Norvège, des Pays-Bas et de la Suède, appelés «moteurs de la liberté de la presse», sont en tête du classement, alors que l'Iran, le Turkménistan, la Corée du Nord et l'Erythrée sont dans le carré des pays les plus répressifs. «Plus que jamais, nous observons que développement économique, réformes des institutions et respect des droits fondamentaux ne vont pas forcément ensemble. La défense de la liberté de la presse est et restera, toujours, un combat, combat de la vigilance dans les démocraties de la vieille Europe, combat contre l'oppression et pour la justice dans les régimes totalitaires qui parsèment encore le globe. Il convient de saluer, d'un côté, les moteurs de la liberté de la presse, Finlande, Islande, Norvège, Pays-Bas, Suède, Suisse en tête, et, de l'autre, de rendre hommage à la détermination des militants des droits de l'homme, journalistes, blogueurs qui, de par le monde, défendent avec vaillance le droit de dénoncer, et dont le sort occupe toujours nos pensées», souligne Jean-François Julliard, président de RSF, à l'occasion de la sortie du rapport 2010. Ce même rapport qui fait état d'une régression européenne en matière de liberté de la presse. «Il est inquiétant de constater que plusieurs Etats membres de l'Union européenne continuent de perdre des places dans le classement. Comment l'UE pourra-t-elle alors se montrer convaincante lorsqu'elle demandera aux régimes autoritaires de procéder à des améliorations ?», note le même responsable de RSF, en citant des cas comme la France et l'Italie où incidents et faits marquants ont jalonné l'année en cours.