Voilà une cité qui brasse des milliards grâce à ses bazars, mais dans un environnement qui n'est pas loin d'une décharge. La ville vit depuis un certain temps d'inextricables problèmes. La situation est en nette dégradation et ne cesse d'empirer chaque jour davantage face au laxisme, et surtout à la passivité de ceux ayant la charge de veiller au bien-être de la population. Cette dernière par son incivisme a contribué grandement à la dégradation de la situation au point où elle est devenue infernale par endroit. Le cas de l'abattoir, improvisé à la cité des 250 logements, se passe de tout commentaire. Sur les lieux, chiens et chats se disputent quotidiennement les abats de poulets égorgés sur une placette au milieu des habitations. Les déchets sont abandonnés sur place à la merci des mouches. Des odeurs nauséabondes et pestilentielles gâchent la vie des riverains qui sont obligés de fermer portes et fenêtres à longueur de journée. Ces citoyens vivent un véritable cauchemar. Ils ont frappé à toutes les portes sans résultat. Même situation pour les résidants de la cité Bellaâla qui ne savent plus quoi faire face au problème de Souk N'sa qui leur empoisonne la vie depuis maintenant plus de deux décennies. Ce véritable capharnaüm à ciel ouvert est devenu le fief de toute sorte de quidams. Les agressions sont quotidiennes et la drogue circule librement. Les ordures sont jetées pêle-mêle et les odeurs vous agressent à des dizaines de mètres à la ronde. C'est un endroit à éviter en raison de la saleté et de l'insécurité qui y règnent en maîtres. Sa délocalisation a été pourtant programmée depuis des années, mais il est toujours là. C'est la question qui taraude l'esprit des citoyens et à laquelle les pouvoirs publics doivent répondre. Le cas de la cité Goutali et Thabet Bouzid est inacceptable pour une ville où les moyens ne manquent pas pour améliorer les conditions de vie de ses citoyens. Des quartiers livrés à l'abandon Interrogés à cet égard, les résidants sont tous unanimes à dénoncer le laxisme des pouvoirs publics qui ne font absolument rien pour changer quoi que ce soit au cadre de vie. Visiblement irrités par ce problème, une vieille femme ainsi qu'un retraité nous diront tout simplement que la ville d'El Eulma est livrée à l'abandon. «Allez voir les cités pour constater de visu l'anarchie dans laquelle végète la population», abonde dans le même sens un vieux du côté de Sidi Merzoug. Un autre point irrite davantage les citoyens, c'est celui de l'état des routes qui sont totalement défoncées, auquel s'ajoute l'anarchie de la circulation qui complique la vie des usagers. Un citoyen ulcéré par ce désordre quotidien, et aimant les boutades, nous dira que toutes les bombes de la dernière guerre mondiale se sont abattues sur la cité ! Un plan de circulation a été élaboré et discuté, malheureusement son application est renvoyée aux calendes grecques. L'absence d'aires de stationnement est un autre point noir. Pour garer, il faut tourner des heures avant de trouver une place. Sur les lieux, des gardes vous accueillent armés de bâtons pour s'acquitter des droits de stationnement, sinon vous subirez des conséquences. La fermeture dernièrement du parking de la gare routière a aggravé la situation, notamment pour les centaines de visiteurs et autres commerçants du quartier de Dubaï. Le commerce informel et l'occupation quotidienne des trottoirs et autres lieux de passage sont d'autres calamités de cette ville. Est-il concevable qu'une décharge publique soit tolérée aux portes mêmes d'un cimetière ? Cela existe au su et au vu de tous. Des déchets solides et des ordures ménagères sont jetés, de jour comme de nuit, à proximité de l'entrée du cimetière et sur les terres agricoles jouxtant ce lieu. Cela n'étonne personne lorsque des maladies d'un autre âge réapparaissent uniquement dans cette ville. La dernière catastrophe de la leptospirose est là pour le confirmer. Et ce ne sont pas les quelques aménagements tous azimuts opérés au centre-ville qui vont changer les choses.