La dégradation des conditions de vie dans la localité fait planer des risques réels sur la santé publique. Les quelque 50 000 habitants de la ville de Sour El Ghozlane, située à 40 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, vivent dans de déplorables conditions, tant la quasi-totalité des quartiers offrent des images des plus exécrables. Des égouts à ciel ouvert, dégradations de l'environnement, conjugués à l'absence d'eau potable, sont autant de taches noires qui portent atteinte non seulement à la santé publique mais aussi au cadre de vie dans la cité, pendant que la misère ne cesse de gagner des couches et des pans entiers de la population, citadine comme rurale. L'exemple de la cité des 300 logements est édifiant. Les habitants de ce quartier attendent en effet depuis des années une prise en charge de leurs préoccupations en matière d'aménagement urbain. Pour ce faire, ils ont eu à maintes reprises à observer des sit-in et des mouvements de protestation devant le siége de la mairie pour notamment réclamer un minimum de développement. D'ailleurs, à la fin du mois d'août dernier, et après qu'une pollution des eaux ait eu lieu et ayant entraîné l'apparition de MTH (maladies à transmission hydrique), les résidents ont saisi, par le biais d'une une requête signée par une centaine de personnes, le ministre de l'Intérieur, lui demandant de mettre fin à leur calvaire. Ils déplorent dans leur document que leur cité ait sombré dans les oubliettes, puisque pas la moindre autorité n'a daigné leur accorder un minimum d'attention. Toujours dans le contexte de pollution et de risque de MTH, les signataires de la requête attirent l'attention des autorités sur les déversements d'eaux usées à travers leurs collecteurs directement sur les chaussées, constituant ainsi un danger certain de contamination. Ils affirment que ces eaux usées atteignent même les façades des immeubles et s'infiltrent carrément à l'intérieur des habitations. D'après ces citoyens, les services de l'OPGI (Office de promotion et de gestion immobilière) ont été saisis pour solliciter leur intervention, sachant que l'entretien des logements est à leur charge, expliquent-ils. Les résidants du même quartier ont dressé un tableau noir sur l'état de leur cité, soulignant l'exemple des amoncellements d'ordures ménagères, qui constituent un véritable danger pour la santé publique. En plus, cette cité, réceptionnée en 1983, vit quasiment dans le noir puisque elle n'a ni éclairage public ni bénéficié de l'amélioration urbaine. Et dire que lors des précédents exercices, cette ville avait eu la part du lion en matière de budgets de développement. Des sommes faramineuses lui ont été destinées en différents secteurs, alors que le constat pour l'ensemble de la commune est alarmant. D'ailleurs, la commission interministérielle, dépêchée après l'apparition desdites maladies, a confirmé dans son rapport « la dégradation de l'environnement au niveau de l'ensemble des cités de la ville de Sour El Ghozlane». Cela étant, les habitants demandent à travers leur requête une part dans l'amélioration de leur cadre de vie, telles que la réalisation de l'éclairage public et l'alimentation en eau potable. L'AEP demeure une impérieuse nécessité lorsqu'on sait que de nombreux habitants s'alimentent à partir de puits, souvent non contrôlés. Depuis la démission du président de l'APC et de son premier vice-président, faut-il le rappeler, les affaires de la commune sont gérées à partir du cabinet du walir.