Sept ans déjà que M'hammed Yazid nous a quittés, à la veille du 49e anniversaire du déclenchement de la Révolution. L'infatigable militant de la cause nationale et le porte-voix de la Révolution est parti non sans donner son dernier baroud d'honneur. L'ancien ministre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait pour projet de mettre sur pied «la maison des libertés». Il est parti sans y arriver. M'hammed Yazid faisait le tour des rédactions de la presse indépendante pour apporter son soutien à certains titres, mis à l'épreuve au début des années 2000. Il n'avait alors pas hésité à dénoncer les pressions exercées sur la corporation, manifestant à cette dernière une solidarité indéfectible. Il n'avait rien perdu de sa verve de militant de la cause nationale et de son combat pour la libération du pays. M'hammed Yazid a été un militant de la première heure. Issu du collège colonial de Blida, personne ne pensait que, bien qu'issu d'une famille dont le père et le frère étaient officiers dans l'armée française, il allait prendre son monde à contre-pied et intégrer les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) au début des années 1940. Il était parmi les pionniers du nationalisme algérien, aux côtés de Saâd Dahleb, Abane Ramdane, Benyoucef Ben Khedda et Mohamed Lamine Debaghine. Lors de l'hommage qui lui a été rendu hier par l'association Mechaâl Echahid, à la salle Aïssa Messaoudi de la Radio nationale, ses compagnons de lutte ont mis en exergue l'engagement de M'hammed Yazid pour la Révolution dont il a été un brillant porte-parole. Djelloul Melaïka a souligné que le défunt avait été l'un des fondateurs de la Fédération de France : «M'hammed Yazid et ses compagnons avaient organisé la communauté algérienne en France. Ils avaient formé dès les années quarante une génération de militants qui ont encadré le combat libérateur dans l'Hexagone, le financement de la Révolution, et son approvisionnement en armement.» Abdelhamid Mehri a évoqué, lui, l'important travail accompli par la délégation algérienne dont faisait partie M'hammed Yazid au sein de l'Organisation des Nations unies. Les compagnons de l'ancien ministre de la Communication du GPRA rappelleront aussi la victoire de Bandoeng. Abdelkader Bousselhem dira à ce propos que «la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie et le droit du peuple algérien à l'autodétermination valaient une dizaine de bataillons». Seulement, a-t-il tenu à préciser, dans cette histoire, «il ne faut pas omettre le nom de Hocine Aït Ahmed». Selon lui, «quel que soit le différend qu'on pouvait avoir avec lui, on ne peut pas l'omettre, l'histoire c'est l'histoire, il faut transmettre la vérité aux jeunes générations».