Les émeutes qui ont secoué samedi dernier la petite commune de Béni Dergoune, dans la daïra de Zemmora, située au sud-est du chef-lieu de wilaya de Relizane, ont entraîné des pertes matérielles. Selon une source digne de foi, tout le parc roulant de la commune a été mis à feu. 3 bus, 2 camions, 2 voitures utilitaires, 1 tracteur, 1 groupe électrogène, 5 micro ordinateurs et des tas de rames de papier et du mobilier de bureau ont été incendiés. Du matériel portatif aurait également été volé. Selon le maire de la localité, le montant global des dégâts a été estimé à 4 milliards de centimes. On apprend, par ailleurs, que 15 personnes, présumées avoir des liens avec cette affaire, ont été interpellées à la suite de ces émeutes qui se produisent pour la première fois dans cette localité relativement enclavée et qui a subi les affres du terrorisme. La révolte de la population a débuté le troisième jour de l'Aïd. En fait, les citoyens de cette région rurale se sont amassés devant le siège de l'APC pour manifester leur mécontentement au sujet de l'affichage de la liste des bénéficiaires des logements ruraux affectés à leur commune dans le cadre du plan quinquennal. Une liste avec laquelle bien entendu ils n'étaient pas d'accord. En effet, selon des témoignages recueillis sur les lieux, les protestataires accusent, ni plus ni moins, la commission de distribution d'avoir opté pour des privilégiés au détriment des vrais nécessiteux. Même le cortège de la délégation de la wilaya, qui s'était déplacée sur les lieux, n'a pas été épargné. Des pierres et autres objets hétéroclites ont été lancés en direction des voitures officielles. Avec le temps, la tension est vite montée d'un cran, la route fut alors barricadée, les revendications se sont multipliées et l'on évoquait ainsi les problèmes du chômage, des routes et de l'eau potable. Contacté, le maire qui s'était réfugié au siège de la daïra, s'est dit surpris par cette sortie et parle même de manipulation sans omettre de signaler la maigreur du quota réservé à sa commune. « On ne peut satisfaire une population répartie sur 33 douars avec 120 logements », martèlera-t-il. Les émeutiers avaient une autre idée à ce sujet.