Le manque de transport, l'insuffisance des commerces, les coupures récurrentes de l'eau et de l'électricité sont parmi les problèmes récurrents dans cette cité. Plus de 1000 familles relogées dans la commune de Tessala El Mardja souffrent en silence depuis leur recasement, il y a près de huit mois. Originaires des bidonvilles de Doudou Mokhtar à Hydra, de Zaâtcha à Sidi M'hamed et de Staoueli, les heureux bénéficiaires se plaignent de l'absence de commodités élémentaires. «Que des lacunes ! Les grands, les petits, les étudiants et les chômeurs, tout le monde se plaint», dira un commerçant ambulant rencontré sur place. Le manque de transport, l'insuffisance des commerces, les coupures récurrentes de l'eau et de l'électricité, la défectuosité du réseau d'assainissement, l'absence de gaz de ville, mais surtout la saturation des écoles sont entre autres problèmes qui gâchent le quotidien des habitants. En fait, la cité 1310 Logements, flambant neuve, a été réalisée et réceptionnée sans qu'elle ne soit dotée de services publics indispensables. Les infrastructures scolaires qui existent dans les quartiers limitrophes n'arrivent plus à contenir les flux d'élèves. «Le nombre d'élèves dépasse 40 dans la plupart des classes, tous paliers confondus», indique un père de famille, ajoutant que «faute de places pédagogiques, la double vacation a été appliquée dans certains niveaux». L'autre contrainte soulevée est le manque de transport le matin et le soir. «Les transporteurs font demi-tour à Birtouta alors qu'ils sont censés aller jusqu'à Tessala El Merdja», expliquent les citoyens. Ils estiment irraisonnable de ne pas doter une cité de plus de 10 000 âmes en lignes directes la reliant au moins à l'arrêt principal du chef-lieu de la daïra. En plus des travailleurs, les étudiants souffrent de cette situation, d'autant que les bus de transport universitaire ne passent pas par cette localité. Certains habitants ont fait remarquer que bien des commodités étaient disponibles lorsqu'ils habitaient les bidonvilles. «Maintenant que nous évoluons dans des appartements modernes, nous sommes privés des services de la poste, d'un dispensaire, d'un service d'Etat civil, d'une mosquée, etc.», se plaint un autre citoyen. En fait, un bureau de poste a été construit, mais reste toujours fermé, alors que des dizaines de locaux commerciaux ne sont toujours pas exploités. Les espaces de loisir et de sport sont quasi inexistants. «A chaque fois qu'il pleut, nous sommes coincés à la maison, il n'y a pas où aller…», dénonce un jeune chômeur. Selon lui, l'oisiveté a augmenté depuis leur débarquement dans cette commune. «Avant de venir ici, nous bricolions dans l'informel, maintenant, nous ne trouvons pas de quoi gagner notre argent de poche», soutient un groupe de jeunes qui réclament, avec insistance, «une solution à leur situation professionnelle». Par ailleurs, un autre point, et non des moindres, a été soulevé par nos interlocuteurs, à savoir celui du sort réservé aux recours établis par plusieurs bénéficiaires lors de la distribution des appartements. «Des familles de plus de 12 membres ont été affectées dans des F2 alors que celles de quatre personnes ont bénéficié de F3», témoigne-t-on. «A ce jour, aucune réponse n'a été donnée aux multiples recours déposés au niveau des services concernés», constate un homme d'un certain âge. Pourtant, «les familles en question attendent toujours et prient Dieu pour qu'elles soient réaffectées dans des logements moins exigus», souligne-t-il.