Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, a affirmé hier lors d'une conférence-débat au centre de presse d'El Moudjahid que la mission de son département est « de résorber les retards accumulés nés d'une conjugaison politique et économique très défavorable et de mettre sur les rails des projets de grande envergure à même d'élever le tourisme au rang des secteurs économiques prioritaires et de l'intégrer dans le marché mondial ». Dans ce cadre, il a annoncé que 717 demandes d'investissements nationaux ont été retenues et « un travail de proximité est en train de se faire concernant ces demandes en vue de leur assainissement ». Concernant les investissements étrangers, il cite la société Sidar à capitaux saoudiens qui s'est engagée à réaliser deux projets touristiques, le premier à Zéralda, pour une capacité de 20 000 lits, et le deuxième à Zemmouri d'une capacité de 5000 lits. Le montant de l'investissement est estimé à 29 milliards de dinars. Le nombre d'emplois directs prévu est estimé à 4600. Il ajoutera : « 301 projets sont en cours de réalisation à la fin du premier semestre 2005 et 253 projets sont à l'arrêt. L'absence de financement constitue la cause majeure de l'interruption des travaux. L'association Mehri-Accor s'est également engagée à réaliser 36 hôtels de type Ibis et Novotel à travers le territoire national, avec une capacité globale de 7200 lits, un montant prévisionnel de 20 milliards de dinars et la création de 5400 emplois directs. » La Société de développement hôtelier (SDH) réalisera un hôtel à Alger en partenariat avec la chaîne Marriott. Les 174 zones d'expansion touristique (ZET) totalisant une superficie globale de 48 482 ha ont été réduites à 146 ZET. 7 zones ont été durant les années 1970 destinées à des réalisations touristiques (Club des pins, Moretti, Sidi Fredj, Zeralda, Matares, CET Tipaza, les Andalouses). Celles-ci, bien qu'opérationnelles, ont été intégrées dans la liste des ZET. 21 zones ont été urbanisées et intégrées aux agglomérations urbaines. L'appui à l'aménagement de 42 ZET est inscrit au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance économique 2005/2009). Le ministre a donné les récentes statistiques sur le nombre de touristes. L'Algérie a enregistré, au premier semestre 2005, l'entrée de 558 196 touristes, soit une évolution de 23,31 % par rapport à la même période de l'année précédente (452 660 touristes) parmi lesquels 200 594 touristes étrangers, soit une croissance de 28,71 %. Pendant la période estivale, le nombre a atteint 642 835 touristes (+10,35 %), répartis comme suit : 149 844 étrangers et 492 991 Algériens résidant à l'étranger. Les principaux pays de provenance sont la France avec 138 473 touristes à fin 2004 et la Tunisie avec 103 593 touristes. A l'échelle mondiale, 2004 aura été une année record pour le tourisme. Selon l'Organisation mondiale du tourisme (organe des Nations unies), ce sont en effet plus de 760 millions d'arrivées de touristes internationaux qui ont été enregistrées, soit une hausse de 10 % par rapport à 2003 et la plus forte progression annuelle depuis 1976. Avec ses 414 millions de visiteurs, l'Europe s'adjuge le titre de première destination touristique au monde. L'Afrique représente seulement 4 % des flux internationaux. 40 % des visiteurs de l'Afrique sont originaires du même continent. Sur les 30 millions de voyages à destination de l'Afrique, un tiers s'arrête au Maroc et en Tunisie et encore 20 % s'arrêteront en Afrique du Sud. Le Maroc, la Tunisie et l'Egypte se sont lancés dans d'ambitieux projets qui visent à doubler le nombre de touristes/an pour l'horizon 2010 et atteindre chacun le flux de 10 millions de touristes. Les débats ont mis en évidence la nécessité de réhabiliter les monuments culturels et historiques, la recherche d'une meilleure interdépendance économique entre tourisme et transport aérien et le besoin d'améliorer l'image de la destination Algérie par des actions concrètes qui vont au-delà de la présence dans les salons nationaux et internationaux et l'organisation d'éductours au profit des étrangers et dont l'impact reste limité. Un rapport d'étape est nécessaire pour montrer que des changements sont réellement en cours lors de l'application de la stratégie de développement du tourisme qui s'établit jusqu'à l'horizon 2015.