La Commission nationale des programmes (CNP) achèvera incessamment ses travaux qui entrent dans la conception des nouveaux programmes scolaires. Ces derniers doivent être disponibles sur le bureau du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, d'ici la fin du mois en cours. Et ce, sous l'injonction du ministre de tutelle. Rappelons que la CNP a été créée en 1998 par un arrêté ministériel et avait pour tâche principale la réforme des programmes. Toutefois, celle-ci a subi plusieurs changements et n'a été réellement opérationnelle qu'après la mise en place de la réforme du système éducatif. Aujourd'hui, le premier responsable du secteur compte,vu l'importance de cette structure composée de plus d'une centaine de personnes, proposer au président de la République sa désignation par décret. C'est du moins ce qu'a avancé, hier, Boubekeur Benbouzid à l'ouverture des travaux de la rencontre qu'il a présidée au siège de l'Institut national de la recherche en éducation (INRE). Une réunion qui a regroupé les membres de la CNP, avec à l'ordre du jour l'examen de l'état d'avancement de l'élaboration des nouveaux programmes d'enseignement et de manuels scolaires destinés aux classes touchées par la réforme du système éducatif à la rentrée scolaire 2006/2007. Il s'agit plus précisément de la 4e année primaire, la 4e année moyenne et de la 2e année secondaire. Dans son intervention, le président de la commission, Adel Farid, n'a pas nié que des erreurs ont été constatées dans certains manuels. Cependant, il n'a incriminé aucune partie. Il ajoutera qu'il y a eu également un retard dans l'élaboration des programmes dû particulièrement à la désorganisation et au retard accusé au niveau de la rentrée scolaire. De son côté, M. Lagha, responsable de l'édition du manuel scolaire, a confirmé la production de 42 millions de livres scolaires pour cette année, donc, de son avis, le problème de la disponibilité du livre concerné par la réforme ne doit pas se poser. Néanmoins, il n'a pas omis de préciser que son département n'est pas responsable de l'acheminement et de la distribution des ouvrages et que c'est à ce niveau que se situe le problème. M. Benbouzid a annoncé, à cet effet, la création d'une commission technique qui se chargera de veiller et de contrôler les manuels scolaires afin de corriger toutes les erreurs. Celle-ci vient s'ajouter aux groupes spécialisés qui ont pour fonction de vérifier les différents ouvrages. « Le manuel scolaire existe en quantité suffisante, nous avons même un surplus et nous sommes en train de réfléchir sur le problème du système de distribution qui est actuellement obsolète. Nous n'avons aucune compétence dans ce domaine. Le privé est le bienvenu, mais il doit assumer pleinement ses responsabilités. Nous allons essayer cette année d'organiser le système d'acheminement du livre. Il reste que les parents qui rencontrent des problèmes dans l'achat du livre n'ont qu'à nous saisir », a indiqué le premier responsable du secteur, qui évoque en parallèle le problème de l'incapacité de certains chefs de familles d'acheter les livres pour leurs enfants. « Chaque élève doit posséder son propre livre. Pour les démunis, nous allons solliciter l'aide du ministère de la Solidarité. Les livres qui ne contiennent pas d'erreurs seront renforcés et ceux qui ne répondent pas au référentiel général des programmes seront retirés », dira-t-il. Le ministre, tout en félicitant le travail efficace réalisé par les membres de la commission, a sommé ceux-ci d'achever la confection des manuels scolaires avant la fin de l'année en cours, c'est-à-dire avant le 5 juillet. « Ainsi, ,nous pouvons revoir aisément les manuels qui seront à cet effet disponibles à temps dans les établissements, corriger toutes les erreurs et planifier la nouvelle rentrée scolaire et ce, dans le but de satisfaire les élèves », a-t-il affirmé. Les membres de la commission seront dotés de tous les moyens nécessaires pour l'accomplissement de leur travail, ils suivront même des formations à l'étranger. Abordant la question des postes budgétaires, le ministre a expliqué que son département a besoin plus particulièrement de 30 000 postes d'encadrement pédagogique et administratif. Pour ce qui est de la langue tamazight, elle sera enseignée à partir de la 4e primaire. « Les livres concernant cette matière sont disponibles et nous sommes en train de former des enseignants dans ce sens. Prochainement, elle sera une matière d'examen », a t-il souligné.