Photo : Riad Par Karima Mokrani Les projets de réalisation de nouvelles structures éducatives pour la rentrée scolaire 2009/2010 enregistrent des taux très peu satisfaisants : 20% au maximum pour la plupart d'entre eux, selon les chiffres donnés par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, lors d'une conférence nationale commune des directeurs de l'éducation et de ceux du logement et des équipements publics de wilaya, tenue hier à Alger. Le ministre se retrouve devant un défi majeur. Lui et son confrère de l'habitat, Nourredine Moussa. Il s'agit de réceptionner toutes les structures en chantier avant la fin de l'année en cours. Un engagement mutuel difficile à tenir, semble-t-il. Benbouzid s'inquiète mais ne se fâche pas : «Le président de la République a mobilisé de grands moyens, les entreprises de réalisation ont beaucoup fait… mais il y a encore des insuffisances», dit-il sur un ton qui interpelle le ministre de l'Habitat sur la nécessité de multiplier les efforts dans la réalisation des projets. «Irons-nous réceptionner ces projets dans les temps avec seulement un taux d'avancement de 20% ? Nous devons redoubler d'efforts et mobiliser un maximum de moyens pour assurer une bonne rentrée scolaire», demande-t-il. Nourredine Moussa approuve mais semble toutefois contrarié. Le problème est assez sérieux. Il s'agit de livrer un maximum d'infrastructures dans les trois paliers de l'enseignement, dans un contexte on ne peut plus difficile : fluctuation des coûts des matières premières et de la main-d'œuvre, procédures administratives très lourdes pour dégager les budgets nécessaires et… surenchère des chiffres. «Nous aurons 260 nouveaux CEM en septembre, 297 d'ici le mois d'octobre et 300 d'ici la fin de l'année. Pour ce qui est des lycées, nous prévoyons la réception de 119 en septembre, 126 d'ici le mois d'octobre et 149 d'ici la fin décembre», indique le ministre de l'Habitat. Celui de l'Education nationale en donne d'autres : «Mes chiffres indiquent que nous allons réceptionner 274 CEM en septembre et 392 avant la fin de l'année. Pour les lycées, nous en aurons 138 en septembre». Les chiffres de Benbouzid indiquent des livraisons plus importantes, notamment pour le mois de septembre. «Il n'y a pas de différence dans les chiffres. La différence est dans la programmation», affirme Nourredine Moussa. Et ce dernier de soulever un problème de financement des projets en question: «Les retards dans le financement des projets nous bloquent sérieusement. On se retrouve avec des insuffisances, des risques d'interruption des projets. Ce sont des retards qu'on pourrait éviter. Je le dis en toute responsabilité…». Le ministre s'adressera à ses collaborateurs et réclame : «Je demande maintenant à tous les DLEP de poser les vrais problèmes. Pour ce qui marche, Dieu merci. Pour ce qui ne marche pas, il faut situer les blocages et trouver les solutions. Posons les vrais problèmes !» En parallèle, juge le ministre, il est primordial d'améliorer l'organisation du travail et d'accélérer la cadence : «Nous devons aller vers le 2x8 et même le 3x8. Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour être dans les temps». Les deux ministres donnent des instructions fermes à leurs collaborateurs pour achever les travaux dans les délais. Chacun appelle toutefois l'autre à assumer avec lui la responsabilité d'assurer une bonne année scolaire. S'il y a donc des perturbations à la rentrée scolaire, le ministre de l'Education nationale n'en assumera pas seul la responsabilité. C'est ce qui s'est dégagé de ses propos. K. M. Le programme terminé à 100% Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a assuré hier que les candidats au baccalauréat ont terminé leur programme scolaire dans toutes les matières. Les retards signalés dernièrement ont tous été rattrapés, selon ses dires. «Le programme est terminé à 100%», a-t-il insisté.