Les autorités continuent d'afficher de l' indifférence face aux appels de détresse de la population. Les familles demandeuses de logements de la cité Seybouse, l'une des plus importantes agglomérations de la commune de Annaba, sont en colère contre la daïra de Annaba. Elles attendent depuis plusieurs mois l'attribution de leur quota de 100 logements qui tarde à venir. Dans une lettre adressée au wali de Annaba et au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, les habitants ont exprimé leur impatience à occuper leurs habitations, et exhorté les autorités à accélérer cette opération. Leur intervention est motivée, selon eux, par l'exiguïté de leurs vieilles maisons et surtout les rumeurs faisant état d'attributions en cachette à quelques citoyens de leur localité. Ils dénoncent également l'accueil qui leur a été réservé à la daïra de Annaba où, selon toujours leur correspondance, ils ont eu droit à une expulsion du bureau du chef de daïra, contrairement à l'accueil chaleureux qui leur a été réservé par le wali de Annaba. Cité semi-rurale, Seybouse accumule depuis longtemps tous les facteurs pour l'expression d'un ras-le-bol, poussé à l'extrême par la mal-vie et l'indifférence affichée par les autorités communales devant les appels de détresse de cette population. Ces désagréments sont la conséquence d'une situation de laisser-aller total dans la gestion du quotidien des citoyens de cette localité, qui y résident dans des conditions exécrables. Anciennement Joannonville, Seybouse est situé à 4 km de la commune du chef-lieu de wilaya. Après 48 années d'indépendance, le poids de la période coloniale est toujours aussi présent. En effet, été comme hiver, ses quelque 3 000 familles, dont la majorité y habite depuis plus d'une cinquantaine d'années, vivent dans la misère et dans des conditions sanitaires déplorables. Au milieu d'anciennes habitations héritées de la période coloniale, de nouveaux logements ont été réalisés; certains il y a une décennie et d'autres récemment. Quant aux logements évolutifs, les règles techniques de construction ont été bafouées si bien que la moindre averse met à nu toutes les imperfections et les malfaçons. Mais la réalisation de plusieurs centaines de logements sociaux n'a rien changé. De bidonville constitué de plusieurs milliers de baraques, Seybouse est devenu un bidonville en dur grâce à des opérations improvisées ou de conjoncture.