Elles sont 86 importantes unités industrielles à souiller les eaux du bassin versant du Seybouse, depuis plusieurs années déjà. Huit d'entre elles, seulement, ont leurs propres stations d'épuration pour minimiser les dégâts. Afin de protéger les eaux du fleuve Seybouse, une dizaine de stations d'épuration traitant les effluents domestiques des villes riveraines de ce bassin seront construites d'ici 2010. Situé dans la région nord-est du territoire national, le bassin du Seybouse s'étend sur 6 471 km2 pour une longueur de 240 km. Il touche près de 86 communes sur 7 wilayas de l'est du pays : Annaba, El Tarf, Skikda, Oum El Bouaghi, Constantine, Souk Ahras et Guelma. La sensibilisation des pollueurs demeure également le cheval de bataille des écologistes, au regard des résultats quotidiens obtenus au niveau des 5 stations de mesures, situées dans les wilayas de Guelma et Annaba, car les indicateurs de pollution ne finissent plus de clignoter au rouge. Sur les 4,5 millions de m3 de rejets industiels déversés par an dans le Seybouse, 3 millions sont des huiles usagées. C'est ce que nous retiendrons de la journée nationale de sensibilisation et de protection des eaux du bassin Seybouse des dangers de la pollution, organisée avant-hier par l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (ANPEP), en collaboration avec l'Agence de bassin hydrographique constantinois Seybous-Mellegue (ABH-CSM), et ce, au niveau de l'hôtel Mermoura de la ville de Guelma. À ce sujet, Kherraz Khatim, directeur général de l'ABH-CSM, déclare : « Depuis l'année 2000, les taux d'agents polluants prélevés dans l'oued Seybouse sont en constante augmentation. Pour parer à la situation, plusieurs stations d'épuration des eaux usées domestiques sont en cours de construction. Celle de Guelma est opérationnelle. Il reste à réaliser deux autres stations, l'une à Oued Zenati et la seconde à El Fedjoudj ; cela pour Guelma. Quant à Annaba, il y est prévu un grand complexe d'épuration ». Et d'ajouter : « Nous nous sommes engagés dans un sentier prônant la sensibilisation. Néanmoins, des lois existent pour les plus récalcitrants ». D'autre part, Ali Halimi, président de l'association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution, déclare : « Notre rôle en qualité d'association est, avant toute chose, la sensibilisation des opérateurs industriels. Ils doivent être conscients des préjudices qu'ils portent au Seybouse. Nous sommes sur la bonne voie. Chaque citoyen doit être impliqué dans cette lutte contre la pollution ». Pollution de l'Oued Seybouse Accentuée par les rejets urbains, industriels et agricoles, la pollution de l'oued Seybouse commence fatalement à Guelma aux confluents des oueds de Bouhamdane et Charef où celui-ci prend naissance à une vingtaine de kilomètres de la ville. Ainsi, 130 000 m3 d'eaux usées domestiques, industrielles et agro-industrielles (raffinerie de sucre, usine de céramique, minoterie, conserverie de tomate, marbrerie, briqueterie, stations de lavage multiservices, etc.), s'y déversent journellement, charriant des métaux lourds, tels le cadmium, plomb et chromates, ainsi que des nitrates et matières organiques, dont les taux de concentration varient selon la proximité des agglomérations et des industries. L'impact de cette pollution sur la santé des citoyens n'a visiblement pas été quantifié. La valorisation de l'eau, selon les professionnels du secteur, avec l'application du décret exécutif 06/198 du 31 mai 2006, définissant la réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de l'environnement, devrait inciter certains établissements à revoir leur système antipollution, dans le cas où celui-ci existe !