Le répertoire du Théâtre régional d'Oran vient de s'enrichir d'une nouvelle pièce de théâtre pour enfants écrite par Mourad Senouci et intitulée «El Assad Oua El-Hattaba». Mise en scène par Samir Bouanani assisté d'Abdelkader Belkaïd, la pièce d'une cinquantaine de minutes a été présentée avant-hier après-midi, sur la scène Abdelkader Alloula, au jeune public oranais ainsi qu'à des parents qui ont tenu à partager ce spectacle avec leur progéniture. Agrémentée de couleurs chatoyantes mises en perspective par le jeune scénographe Hazati Ali et enveloppée de musiques inspirées du terroir, signées pas Adnani Nizar Djallal, l'œuvre raconte les déboires d'un vieux lion - interprété par Kadda Chalabi - qui se croit tout permis du seul fait qu'il soit né lion, donc au-dessus de tous, convaincu d'un droit qu'il s'est octroyé, un droit interprété à sa convenance. Dans un style tantôt grave tantôt léger, mariant généreusement le réalisme au fantastique, en adoptant ici et là des passerelles d'écoute entre éducation et plaisir des sens, la fable narrée sur une scène noyée de lumières nous fait revisiter avec une nouvelle sensibilité et une nouvelle perception les vieux contes de nos mères, l'univers fascinant des animaux, grands et petits, qui nous a entourés durant notre prime jeunesse et qui continue de bercer les rêves de nos enfants à l'exemple du singe joué par Achour Djamel, de l'âne interprété par Salem Safir, du papillon incarné par Houria Zaouche, de celui de la souris pris en charge par Mohamed Maâmar, de la fourmi remise en vie par Djamel Drider et, enfin, de la bûcheronne incarnée par Safia Chegag, cette dame de tête et de conviction qui saura faire fi des menaces du roi de la forêt et qui, surtout, parviendra à le convaincre que l'humilité est le meilleur des atouts lorsque nous vivons en société. Dans l'ensemble, la prestation des comédiens est bonne dans une mise en scène qui a su rester économe dans la manière de gérer les personnages et occuper les espaces. On ne «sur-joue» pas et il n'y a pas trop de fioritures exception faite peut être pour un décor qui apparaît comme encombrant par moment. Cependant, le spectacle se laisse voir. Il y a une histoire, un début de l'histoire et une fin et c'est cela l'essentiel, nous semble-t-il, quand on s'adresse aux enfants, à nos enfants.