Mourad Senouci est un dramaturge qui a, à son actif, une quinzaine de créations ou adaptations d'oeuvres du patrimoine littéraire universel. Artisan du premier dessin animé algérien de moyen métrage inspiré de son propre conte El Assad oua el-hattaba (le Lion et la bûcheronne), Mourad Senouci s'attelle à la production d'une nouvelle oeuvre du genre intitulée Ed Darss el moufid (Leçon utile) qui sera bientôt présentée à l'écran en feuilleton de 12 épisodes. Ces deux produits dont la réalisation est signée Moqadem Abdelkader, en collaboration avec ses collègues dessinateurs, informaticiens et infographistes de la Télévision algérienne, viennent redonner ses lettres de noblesse à l'atelier de dessin animé de la station régionale d'Oran de l'Entv que dirige Mourad Senouci. Ed-Darss el moufid dont la diffusion est prévue dans quelques mois, est le premier feuilleton animé made in algeria, a affirmé Mourad Senouci en signalant que cette oeuvre se distingue de la précédente au plan qualité de l'image et du son, des équipements modernes de haute résolution ayant servi à sa conception. S'agissant du contenu, il est à portée ludique et pédagogique, «avec un papillon comme personnage principal et divers thèmes tels celui de l'amitié à développer au profit des enfants», a-t-il expliqué en promettant plein de surprises encore pour les petits. Parallèlement à son parcours en tant que cadre dirigeant à la Radio puis à la Télévision algérienne, Mourad Senouci est un dramaturge qui a, à son actif, une quinzaine de créations ou adaptations d'oeuvres du patrimoine littéraire universel, jouées sur scène pour la plupart et souvent avec succès auprès du public. Parmi ses écrits, El Arbi Abdelmalek (1er Prix du Festival du théâtre amateur de Mostaganem, 1985), Neghma sihria (1987), Bibou à Paris (jouée en Palestine en 2004), Un Sultan à vendre (120 représentations), Le Jeu du mariage et du hasard (1998), Bab (labellisée Djazaïr 2003, Année de l'Algérie en France), El Assad oua el hattaba (2004), Metzeouedj fi otla (Un Marié en vacances, 2006), Achwak essalam (2007), et Es-Sadma, adapté du roman L'Attentat de Yasmina Khadra. Plusieurs de ces textes sont destinés aux enfants, comme Neghma sihria, Bab, Bibou à Paris et El-Assad oua el hattaba qui ont fait l'objet de publications en collaboration avec l'association de promotion de la lecture enfantine «Le Petit Lecteurl». Le conte El Assad oua el hattaba a été également choisi par la direction du Théâtre régional Abdelkader-Alloula d'Oran (TRO) pour être monté sur scène cet été. Raconté en arabe dialectal pour être assimilé par le tout petit public, ce conte met en jeu un lion féroce qui part à la recherche de l'homme pour voir à quoi ressemble celui que toute la faune ose décrire comme un être plus fort que lui, jusqu'au jour où son chemin croise celui d'une petite bûcheronne qui lui donnera une bonne leçon d'humilité. Neghma Sihria, jouée une année complète en 1987 lors d'une tournée nationale de la compagnie artistique Hammou-Boutlélis fondée par Mourad Senouci, a été, quant à elle, prise en main par la troupe mostaganémoise El Moudja qui en a donné une représentation le 28 mars dernier à la salle Ibn Khaldoun d'Alger. Le dramaturge compte trois oeuvres en diffusion actuellement: El Hachamine (adaptée des Deux timides d'Eugène Labiche, mise en scène par Chawki Bouzid et produite par le Théâtre régional de Batna), Metzeouedj fi otla (quatrième saison consécutive) et la pièce pour enfants Bibou oua madinet el ahlam (mise en scène par Djeriou Abdelkader et produite par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbès). Louebet Ezzouedj oua Ezzhar, qu'il a adaptée du Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, est en montage sous la mise en scène de Azri Ghaouti et la production du TRO. Certaines de ses pièces ont aussi reçu des échos encourageants à l'étranger, comme ce fut le cas pour Bibou à Paris en Palestine, où le montage a été assuré par des jeunes filles de Khan Younès, et le monologue Metzeouedj fi otla (joué par Samir Bouanani) aux USA et en France. Exercer ses responsabilités professionnelles tout en affirmant son attachement viscéral à la création textuelle, est une prouesse qui exige du talent et de l'abnégation. Et forcément «des privations de sommeil et de week-ends», confie lucidement Mourad Senouci.