Sur 23 villages de la commune, seul le village Ait Sidi Said est raccordé au réseau du gaz naturel, ainsi que deux cités au chef-lieu communal. Ce n'est qu'avec l'arrivée de l'hiver que le sempiternel problème de chauffage des zones rurales revient rappeler aux villageois de la commune de Ain El Hammam que le gaz tarde à arriver dans leurs foyers. Cet hiver encore, ils continueront à se chauffer au fuel ou au bois. A l'orée de la saison hivernale, le taux de pénétration du gaz naturel dans les villages de la région demeure très faible malgré les annonces que certains responsables en font, à travers la presse ou autres bulletins locaux. Sur un ensemble de vingt trois villages, ceux qui peuvent se targuer de posséder cette énergie des temps modernes se comptent sur les doigts d'une seule main. Seules deux cités au chef-lieu et le village Ait Sidi Said sont raccordés au réseau du gaz. Les quelques dizaines de foyers de la ville qui représentent une infime partie de la population de la commune, ou encore, les deux cités limitrophes ne sont en réalité, que «l‘arbre qui cache la forêt». Même si les canalisations sont arrivées à l'une des entrées du village Taourirt, la plus importante agglomération de la commune, elles ne desservent que les habitations riveraines de la piste qui y mène. L'intérieur du village n'est pas encore touché par l'opération. On ne parlera pas de l'alimentation de la région en gaz de ville tant que les principaux points habités ne seront pas reliés au réseau de distribution.Or, la majeure partie de la population, concentrée dans les villages de Taourirt, Ait Ailem, Thamejout, Aourir, Thililith, Ighil Boghni, Ouathlid et les quatre bourgs d'Ath Khlef, continue à cuisiner et à se chauffer au gaz butane ou au fuel. Ignorer leurs habitants reviendrait à ignorer toute la commune. Las d'attendre le gaz naturel, les villageois déduisent que leur tour est encore loin et prennent leur mal en patience. «Si on n'arrive pas à satisfaire entièrement la périphérie immédiate de la ville, qu'en sera-t-il alors des bourgs éloignés et isolés ? Pire encore, aucun établissement scolaire ni même l'hôpital, grands demandeurs d'énergie, ne sont raccordés au réseau», nous fait remarquer un habitant de Tillilit. L'espoir suscité par l'alimentation de quelques foyers, à l'occasion de la mise en service officielle du gaz naturel à Aïn El Hammam, il y a deux ans n'a pas duré longtemps. On avait alors, à coups de slogans, fait croire à la population que le temps de la bonbonne de gaz est enfin révolu et que bientôt les rigueurs de l'hiver seront vaincues par cette énergie moderne, propre et bon marché. Le rendez-vous de décembre 2009 a vite laissé place à une date indéterminée. Au rythme où les choses avancent, les plus optimistes n'attendent pas le gaz pour avant 2015. En tous cas, il est loin le jour où les camions de NAPHTAL s'arrêteront de sillonner les routes des villages pour distribuer le «butane». La pression sur les bouteilles de gaz ne manquera pas de survenir après les chutes de neige, rendant les accès difficiles dans les villages.