De nombreux villages dans les communes du sud de la wilaya souffrent encore du problème de manque d'eau potable. Le projet de transfert des eaux du barrage de Koudiat Acerdoune, dans la région de Kadiria, (Bouira), vers les daïras du sud de la wilaya de Tizi Ouzou a été mis en service en mai dernier. Toutefois, la réalité du terrain est tout autre. Les robinets sont souvent à sec même en cette période hivernale. Les populations de ces localités continuent de souffrir le martyre en raison de l'absence de ce précieux liquide. A Ichoukrène, commune de Draâ El Mizan, certains décors qui s'offrent à première vue illustrent parfaitement les pénuries d'eau dans la bourgade. Il s'agit des citernes placées sur les toits des maisons. «On continue à souffrir encore des sempiternelles pénuries d'eau potable malgré la forte pluviométrie», nous dira un citoyen qui regrette que les promesses des responsables restent toujours lettre morte. «On nous promet de l'eau au quotidien, surtout avec l'achèvement du barrage de Bouira, mais dans la réalité, rien de concret ; l'eau parvient une à deux fois par semaine dans les foyers. Durant la première semaine de la mise en service du projet de transfert des eaux, cette denrée vitale coulait chaque jour en effet. Néanmoins, la conduite n'ayant pas été conçue pour supporter une grande pression, s'est rapidement endommagée», déplore un père de famille. Poursuivant une virée sur le même tronçon routier, jusqu'à l'entrée de la ville de Tizi Ghenif, les habitants rencontrés se plaignent du même problème; ils n'ont pas vu une goutte d'eau couler des robinets depuis plus d'une semaine, affirme-t-on au village Marakou. «Il y a toujours des pénuries d'eau, puisque celle-ci n'est disponible qu'une fois tous 15 à 20 jours, outre le problème des fuites signalées en plusieurs endroits sur le réseau AEP», relève encore notre interlocuteur. Non loin de là, à M'Kira, le même problème se pose aussi avec acuité, notamment à Tighilt Bougni où l'eau du robinet est devenue un luxe. A Taka, Imelikchène, Takidhount et à Afir Azazna, les villageois vivent un quotidien intenable, tant ils sont dans la contrainte de restaurer et réaménager les anciennes fontaines pour parer un tant soit peu à la rareté de ce liquide vital. «Outre cette situation nous obligeant à acheter de l'eau, voilà que nous faisons encore face à l'état des routes qui laisse à désirer. Les promesses de nos responsables, c'est de la poudre aux yeux !», clame un commerçant qui tient une épicerie à Ait Boumessaoud. Là aussi, l'alimentation en eau potable reste problématique, puisque même si une partie du village est alimentée une fois tous les 15 jours, l'autre partie relevant du territoire de la wilaya de Boumerdès n'est même concernée par le réseau AEP. «La conduite alimentant une partie du village traverse nos terres, mais nous ne sommes pas pour autant desservis, et cette situation contraint tout le monde à recourir au piratage pour s'alimenter en eau», nous a avoué un autre citoyen. Dans certaines localités du flanc sud de la wilaya de Tizi Ouzou, telles que Draâ El Mizan, Boghni et Ouadhias, l'eau coule dans les villes, mais dans les villages, les citoyens en souffrent toujours.