Bijou architectural, le barrage alimentera les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, M'sila, Médéa et Alger. Le barrage Koudiat Acerdoune sera mis, partiellement, en service à partir de février 2010. Seront ainsi alimentées les régions de Lakhdaria et Kadiria (Bouira) au même titre que la zone sud de la wilaya de Tizi Ouzou. L'annonce a été faite par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, mercredi dernier. «Je peux dire que la wilaya de Bouira a définitivement réglé le problème de l'eau», a indiqué le ministre lors de sa visite d'inspection du barrage Koudiat Acerdoune et des installations hydrauliques qui lui sont inhérentes. Visiblement satisfait de l'état d'avancement des travaux, le ministre a signalé que «le barrage de Koudiat Acerdoune a de très bons apports. L'un des points positifs de cette installation est qu'elle n'a pas influencé négativement sur l'apport du barrage de Béni Amrane lequel alimente le barrage de Keddara. Cette dernière installation alimente la capitale». Toutefois, le ministre a précisé: «L'approvisionnement en eau de la wilaya d'Alger à partir de Koudiat Acerdoune ne se fera qu'en cas de crise d'eau majeure.» Ce cas de figure semble fort peu probable du moins pour les deux ans à venir. A ce titre, le ministre a assuré: «Le niveau de stockage de l'eau au niveau des barrages a atteint le taux de 74%. Ce taux est le plus élevé qu'a connu notre pays durant les 20 dernières années.» Ce qui a fait (dire au ministre) que l'alimentation en eau potable (AEP) à travers le territoire national ne sera pas perturbée durant l'été prochain à la faveur de la bonne pluviométrie enregistrée ces six derniers mois. Comptant parmi les projets hydrauliques nationaux les plus importants, le barrage Koudiat Acerdoune est implanté sur l'Oued Isser. Ce bijou architectural est situé dans la commune de Maâla, daïra de Lakhdaria, wilaya de Bouira. D'une capacité de 640 millions de mètres cubes, ce barrage est haut de 121 mètres. Pas moins de cinq wilayas seront alimentées à partir de cet ouvrage. Il s'agit des wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, M'sila, Médéa et si nécessité il y a, la wilaya d'Alger. Ainsi, pas moins de 3 millions d'habitants étancheront leur soif à partir de Koudiat Acerdoune. Inscrit en 1993, ce projet ne sera lancé que vers la fin août 2002. C'est dire l'insécurité qui régnait dans la région de Bouira, à l'instar des autres régions du pays qui a eu pour effet de retarder de 9 ans le lancement des travaux. L'aspect sécuritaire a également influé sur l'avancement des travaux. Le délai de réalisation étant prévu à 73 mois, le projet devait être finalisé à la fin de l'année précédente. Finalement, le joyau n'a été que partiellement réceptionné au mois de décembre dernier. Pour rappel, la bête immonde a lourdement frappé aux alentours de cette réalisation majeure. «Les loups qui rôdent la nuit» ont commis un double attentat à Bouira-ville en novembre 2007. Le premier attentat a ciblé le secteur militaire et le second un convoi de la société française Razel. Cette entreprise chargée de la construction du barrage ainsi que la société canadienne SNC-Lavalin, ont eu à déplorer des pertes parmi les 12 morts et 42 blessés de la sale besogne. A l'époque M.Abdelmalek Sellal avait annoncé le renforcement de la sécurité des employés des sociétés étrangères par des «mesures supplémentaires». Preuve en est, M.Michel Bouvier, ingénieur directeur des travaux sur l'installation de Koudiat Acerdoune pour la société française Degrément, a avoué que «le délai du mois de février pour la distribution de l'eau à Kadiria et Lakhdaria semble tout à fait réaliste. En prenant en compte les aléas de la mise en route d'une installation, nous faisons le maximum pour rentrer dans les délais. Les conditions du bon déroulement des travaux étant réunies, l'équipe de travail de Degrément et de SNC-Lavalin travaille d'arrache-pied pour raccourcir les délais de réalisation autant que possible». Chargée de la réalisation de la station de traitement d'eau potable de Koudiat Acerdoune, la société Degrément est spécialisée dans l'engineering du traitement des eaux. A son arrivée sur le site, le ministre a insisté sur «l'accélération du rythme des travaux afin de permettre la mise en service, partielle, du barrage, dans un délai n'excédant pas le mois de février 2010». Ce faisant, le ministre a exhorté les autorités locales à «encourager les citoyens à créer un cadre de vie autour du barrage». Par ailleurs, il a procédé à l'inauguration de la station d'épuration de l'eau sise à Sour El Ghozlane. Unique en son genre à l'échelle nationale, cette station aura à épurer l'eau à raison d'un débit de 20.000 m3/jour, à l'horizon 2030. A ce titre, le ministre a indiqué: «Cette station est expérimentale. A l'opposé des autres stations que compte le pays, celle-ci fonctionne selon le système américain basé sur l'oxydation par le bas.» Arrivé à l'unité de l'Algérienne des eaux, nouvellement construite, M.Sellal a indiqué que «le mégaprojet d'alimentation en eau potable de Mostaganem, Arzew et Oran (MAO) desservira les wilayas de Mostaganem et d'Oran à partir de la mi-juin prochain». Prévue pour la fin du mois d'avril, la mise en état opérationnel de ce projet a été retardée «à cause des dernières intempéries qu'a connues le pays», nous a-t-on assuré auprès du ministère des Ressources en eau. Concernant la facturation de l'eau, le ministre a révélé qu'«une étude est menée pour la facturation de l'eau en vue de renflouer les caisses de l'Agence nationale des barrages et transferts. Le paiement sera pris en charge par l'Algérienne des eaux et l'Onid». A la question de savoir si ce procédé aura des répercussions sur les consommateurs, le ministre soulignera que «seuls les grands consommateurs seront, éventuellement, touchés par ce programme». Autrement dit, «les ménages seront épargnés». Croisons les doigts.