Une étude sur "la petite corruption", réalisée par l'agence non-gouvernementale Transparency International et parue jeudi à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, a révélé que 36% des personnes vivant au Moyen-Orient et en Afrique du nord (MENA) ont payé un pot-de-vin à une institution ou un service public. Cette étude qui s'appuie sur une série de sondages effectués auprès de plus de 91.000 personnes dans 86 pays et territoires au monde démontre que la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord est la deuxième région au monde, après l'Afrique Sub-saharienne, qui souffre le plus des pratiques de la "petite corruption". En effet, si en Afrique sub-saharienne, une personne sur deux dit avoir payé un dessous-de-table au cours de l'année écoulée, au Moyen-Orient et en Afrique du nord, la proportion est de 36% ! Par ailleurs, selon cette enquête, c'est à la police qu'on donne le plus souvent un "bakchich". Les services de la santé et des impôts bénéficient également de beaucoup de pots-de-vins. De cette étude, il ressort que l'Afghanistan, le Cambodge, le Cameroun, l'Inde, l'Irak, le Libéria, le Nigéria, la Palestine, le Sénégal, le Sierra Leone, et l'Ouganda sont les pays où on a payé le plus souvent de pots-de-vins en 2010. Dans ces pays, la moitié de la population affirme avoir payé des pots-de-vin au cours des 12 derniers mois ! L'étude, intitulée "Baromètre 2010 de la corruption mondiale", révèle enfin que dans le monde, une personne sur quatre a payé un pot-de-vin.