Depuis 06 mois, la ville de Bordj Menaiel croule sous les ordures. Partout, à travers le chef-lieu, des tas d'immondices s'accumulent. Les habitants des différents quartiers, qui ne décolèrent plus, imputent cet état de fait aux autorités locales. L'origine de cette situation a été la fermeture, l'été dernier, par les villageois de la décharge du lieudit «Vachet». C'est en effet les habitants des villages de Rouafaa, de Tizi n'Ali n'Slimane, de Tiharakine, de Tizroutin, de Tala Oubrid et d'autres encore, qui se sont entendus pour interdire aux camions éboueurs de la commune d'accéder au site de la décharge. Par conséquent l'APC s'est retrouvée dans une situation fort délicate. N'ayant plus où déposer les ordures ménagères, la commune engagea des poursuites judiciaires contre quatre habitants soupçonnés d'être les instigateurs du mouvement. Sur ce, le 5 décembre courant, des centaines d'habitants sont allés manifester directement leur mécontentement contre les autorités devant le siège de l'APC de Bordj Menaiel où ils ont tenu un «rassemblement pacifique». «Ce sont les pouvoirs publics qui nous provoquent. Nous subissons une pollution innommable depuis des années, mais personne ne s'est soucié de notre santé. Lorsque nous nous sommes mobilisés pour dire non, les responsables nous traînent devant les tribunaux. Qui se soucie lorsque nos enfants s'asphyxient sous l'immense fumée, certainement toxique, dégagée par les ordures incinérées en pleine nature, sur un site paradisiaque», dira un habitant de la zone concernée. Un des représentants des villageois indique qu'ils ont simplement demandé aux autorités à s'assurer d'abord de l'aval des services concernés spécialisés, comme la santé, l'environnement, les forets, pour continuer ensuite à utiliser ce site comme décharge. «A un moment, nous leur avions suggéré à ce que le site soit aménagé plutôt en une aire de détente, dotée d'espaces de jeux pour enfants», nous ont-ils dit encore. Sur tout le territoire de la wilaya de Boumerdès, il n'existe pas la moindre décharge réalisée dans les normes, ni, encore moins, de centre d'enfouissement technique (CET), pourtant vital en ces moments de multiplication de divers déchets ménagers et autres.