Les lieux réservés aux dépôts d'ordures dans les cités de Dardara, Sidi Maâmar, boulevard du Sud, rue de Miliana, Souamma et les avenues principales présentent des images désolantes : des tas d'immondices s'amoncellent de plus en plus. La collecte est momentanément suspendue, non pas à cause d'une grève des éboueurs de la commune de khemis miliana mais à cause de l'absence d'une décharge publique. En effet, depuis la fermeture de la décharge de secoma, sur le lit de l'oued cheliff, situé sur un terrain récupéré par le propriétaire qui a eu gain de cause par le biais de la justice, les concernés sont confrontés par le manque d'une décharge pouvant contenir les 100 quintaux d'ordures par jour. Aussi le premier choix d'une carrière abandonnée au lieu-dit les eucalyptus a été vite abandonné par la levée de boucliers des habitants et surtout des stagiaires de l'Institut de formation professionnelle qui étaient continuellement incommodés tant par les odeurs des ordures que celles des fumées et d'insectes volants. Ces derniers ont appliqué des méthodes un peu musclées, dont une grève, pour obliger les élus à abandonner cette carrière. Il a fallu donc penser à un autre lieu situé au quartier souamaa, abandonné également suite à la protestation des habitants de ce quartier. En dernier ressort, les responsables de l'hygiène ont opté pour une troisième carrière sise à oued rayhane, qui a été utilisé durant plus de trois mois jusqu'à avant-hier où les habitants riverains sont eux aussi montés au créneau en interdisant carrément aux camions des éboueurs de passer par leur quartier et d'utiliser cette carrière. Ajouter à cela, la profusion de moustiques, d'odeurs nauséabondes, de la fumée très incommodante qui s'introduisait de jour comme de nuit dans leurs maisons, en plus de la canicule qui sévit dans la région. La plupart de ces habitants sont sortis pour interdire l'accès aux camions de la commune qui, remplis d'ordures, ont dû rebrousser chemin. On a vu un camion rempli à ras stationné au parc de la commune, n'ayant pas trouvé un lieu pour se débarrasser de sa charge. Devant cette situation, la ville de khemis miliana croule sous les ordures ; des images de désolation avec des tas d'immondices partout. Et comme c'est la saison des grandes chaleurs, les odeurs s'amplifient avec tous les risques de contamination qui peuvent être engendrés par cette situation. La profusion des insectes volants et rampants, et l'abondance des ordures ont entraîné l'arrivée de chats et chiens errants qui demeurent les seuls gagnants. Un responsable de la commune nous a fait part que l'APC est à la recherche d'un terrain, même en location, pour ériger une décharge publique au sens propre du terme avec tous les moyens inhérents à une décharge, y compris une rétrochargeuse. Il était question d'utiliser la décharge de sidi Lakhdar qui demeure elle aussi toute proche des habitants, mais, selon des sources, la course contre la montre est engagée pour trouver au plus vite une décharge. Et dire qu'il y a à peine une année, un jeune de la ville avait créé une entreprise privée de nettoyage et s'était engagé à prendre en charge tous les problèmes de collecte en séparant tous les types d'ordures et en créant une entreprise de récupération engendrant pas mal d'emplois… alors que la timide reprise de la collecte des ordures entamée ce vendredi n'a eu pour l'instant aucun effet. MOHA B.