L'association du 3e Millénaire rend hommage, ce soir, au Théâtre national algérien, à l'homme de théâtre et acteur, Madani Namoun, pour l'ensemble de sa carrière, et ce, en présence de ses pairs et des chanteurs Nadia Bennyoucef, Chaou Abdelkader et Hamida. Récipiendaire du Fennec d'Or du meilleur acteur en 2007 pour sa performance dans le feuilleton TV El Imtihan Assaâb de Nazim Kaïdi, c'est un visage familier et apprécié des téléspectateurs à travers des séries comme Le joueur, Chafika ou encore Azraâ Ya N'bat. Homme de théâtre, comédien, artiste après avoir flirté avec le chant, Namoun Madani, enfant de La Casbah où il est né le 7 mars 1944, ne renie pas son passé. Il a fait ses classes à l'école Sarrouy et à la médersa où l'on apprenait par cœur le Coran. «Ça allait de pair, mais je n'étais pas trop porté sur les études.» Cela ne l'empêchera pas de faire un chemin dans la comptabilité. Son large sourire laisse transparaître une dentition carnassière. Dévoré par la passion de la découverte inépuisable des autres, il finira par se découvrir lui-même. «Quand on a à peine 10 ans, il n'y a pas plus excitant que le théâtre et je m'y engouffrais sans trop me poser de questions. Très tôt, j'avais commencé à participer à des émissions enfantines avec Réda Falaki, sous l'égide de l'ORTF. Cela se passait à la station de la rue Berthezène. Après plusieurs mois à l'antenne, Falaki me conseilla d'aller voir un autre professeur à plein temps pour m'adonner pleinement à mon activité. Ce professeur est Allal El Mouhib qui m'accompagnera dès 1959 au Conservatoire d'Alger où j'ai pu affiner mes dons.» Le climat de terreur instauré par l'OAS paralysera toutes les activités. A 17 ans, Madani rejoint la Révolution, il faudra attendre l'indépendance pour une reprise en fanfare. L'engouement de Madani pour les planches connaîtra un intermède en 1965, où pour de multiples raisons, dont peut-être l'influence de son paternel, il optera pour l'administration en exerçant à la représentation de l'ONU à Alger. Cela durera quelques mois, mais la passion du théâtre reprendra le dessus. Aux côtés de Allal, Alloula, Kateb, Bachetarzi, Madani se forge une personnalité théâtrale incontournable. Il joue dans de nombreuses pièces, mais le souvenir le plus marquant restera sans doute la troupe du théâtre des Tréteaux dont il faisait partie. Madani a fait du cinéma, mais très peu. 2 ou 3 films avec Mazif dans Leïla et les autres, et Amar Laskri dans Les portes du silence. Sa préférence pour les planches est indéniable.