Rendez-vous était pris, vendredi passé, pour une soirée exceptionnelle en l'honneur d'une personne exceptionnelle au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi. Des artistes, entre gens du cinéma, du théâtre et de la chanson, étaient venus en masse pour assister à la soirée hommage en l'honneur du grand interprète et parolier de la chanson chaâbi, Boualem Rahma. Organisée par l'association culturelle Le Troisième millénaire, cette soirée se voulait conviviale, familiale et chaleureuse. Elle a été animée par une pléiade de chanteurs : Didine Karoum, Nadia Benyoucef, Abdelmadjid Meskoud, Nacer Mokdad, Noureddine Dziri. Prévue à 22h, la soirée n'a démarré que près de 50 minutes plus tard. C'est accompagné de Zorna (El Bahdja) et entouré de ses amis du milieu artistique, à l'image de Mustapha Preure, et de charmantes hôtesses en habit traditionnel lançant des youyous, qu'El Hadj Boualem Rahma fit son entrée. Une entrée ovationnée par le public présent. Natif de La Casbah, ce quartier mythique d'Alger dont beaucoup de nos artistes sont issus, Boualem Rahma a un parcours artistique très riche et très atypique. Il a su créer son propre style de musique chaâbi, versant dans le social, puisant dans le quotidien, le sien et celui de son entourage. C'est assis aux côtés de Djalel, qui n'est plus à présenter et à qui a échu la mission d'animer cette soirée, que Boualem Rahma a déclaré sa joie et son bonheur “d'être là, en présence des amis et de la famille”, touché par le geste que l'association culturelle Troisième millénaire a eu envers lui et de tous les artistes algériens qui ont marqué en lettres d'or la culture algérienne. Eux, qui ont été les ambassadeurs et porte-étendards de l'Algérie à l'étranger. C'est Didine Karoum qui commença. Elève de l'artiste, Didine a beaucoup appris en côtoyant Boualem Rahma. En guise d'hommage, mais aussi de remerciement pour tout ce qu'il lui a inculqué, le chanteur interprétera Ad'ïli ya lemmima, ad'îli belkheir. Le succès que toute la salle reprenait en chœur. Une chanson qui a traversé le temps sans prendre une ride aucune. Nadia Benyoucef, la diva de la chanson hawzi, prendra le relais et charmera l'assistance avec quatre chansons, entraînantes, rythmées. Trois ou quatre parmi l'assistance n'ont pu se retenir,malgré l'étroitesse de l'espace entre la scène du TNA et la salle, d'esquisser quelques pas de danse. Mohamed Lamari, Nourredine Dziri, Nacer Mokdad et d'autres se succéderont sur scène. Chacun rendant hommage à sa manière à la star de la soirée. Plus qu'un métier, la chanson a toujours été pour Boualem Rahma une passion et ce, depuis son jeune âge. Il étudia cet art au Conservatoire municipal d'Alger où il eut comme professeurs des maîtres de la musique : Abderrahmane Belhocine, Abdelkrim Dali, Mohammed Iguerbouchène, El Hadj M'hamed El Anka… C'est à l'âge de 18 ans qu'il s'est mis à la composition. À son actif, 120 chansons. Il a aussi écrit pour d'autres chanteurs tels que Samir Toumi Abdelkader Chaou, Aziouz Raïs, Nasreddine Galez, Nouredine Alane et Didine Karoum. Plus qu'un hommage, la soirée de vendredi a été un rappel des belles qaâdat d'antan. Une en sus de la belle chanson et des artistes de talent.