Les élus réfractaires se désolidarisent de leurs anciens compagnons quelque temps après s'être réunis. Ces actions peuvent être abandonnées autour d'un bon repas. Les alliances se font et se défont avec une rapidité déconcertante». Le wali, Mohamed Kebbir Addou, interrogé en marge de la dernière session de l'APW, trouve que les retraits de confiance ont une seule raison : les conflits de personnes. Une dizaine d'APC a connu ces mouvements : lancés au lendemain de l'installation des assemblées en 2007, ils ne sont toujours pas résolus. A La Casbah, le départ du P/APC, M. Ztéli, n'a pas arrangé la situation, mais l'a plutôt compliquée. «Le retrait de confiance est une procédure légale. L'administration trouve que c'est un problème, alors que c'est une solution aux problèmes», soutient un élu de La Casbah dans un clin d'œil aux déclarations du wali. Une administratrice a été installée pour gérer les affaires courantes de l'APC de La Casbah. «10 sur les 15 élus que compte l'assemblée se sont entendus pour désigner un élu, mais le wali et les instances dirigeantes du parti FLN se sont opposés à cette solution légale. L'administration bafoue la volonté populaire. L'élu est seul capable de défendre les intérêts de ses électeurs», relève l'élu de La Casbah d'obédience FLN. Contrairement à leurs collègues de La Casbah, les élus de Tessala El Merdja et de Gué de Constantine ont eu gain de cause. «Le maire a été démis de ses fonctions quelque temps seulement après la décision des élus. La célérité de la wilaya m'étonne. Des rassemblements ont été organisés pour soutenir le malheureux P/APC démis de ses fonctions, comme c'est le cas à Tessala El Merdja en décembre 2009. Rien n'a été pourtant fait», relève un ancien élu de l'APW. D'autres opérations de retrait de confiance n'ont pas abouti, comme c'est le cas à Belouizdad, Bab Ezzouar ou encore Mohammadia et Bordj El Bahri dernièrement. «Les élus qui étaient dans le groupe des contestataires ont rejoint le camp du maire. A Belcourt et Bab Ezzour ou encore Bordj El Bahri, les élus changent de chapelle au gré de leurs intérêts du moment», constate, amer, un ancien élu FLN, parti qui a connu le plus de retraits de confiance. Des incidents ont été signalés dans plusieurs APC de l'Algérois. «Sans aller jusqu'à retirer la confiance au maire, les élus reprochent au président sa gestion ou se chamaillent entre eux. Les raisons sont connues de tous : le partage de la rente», dénonce un résidant de Bordj El Bahri, qui trouve que la fonction d'élu a été dévoyée à cause du clientélisme favorisé par l'administration.