Dans un câble diplomatique "secret" provenant de l'ambassade américaine à Bamako, le président malien Amadou Toumany Touré a violemment critiqué les services de renseignement Algériens. Selon ses déclarations aux diplomates américains, les services Algériens appuient les "rebelles touaregs" au nord du Mali qui cherchent à déstabiliser Bamako ! Dans un mémo daté du 30 juin 2008, publié sur le site internet du journal espagnol El Pais, l'ambassade américaine à Bamako reprend les déclarations et les analyses du président malien sur la situation sécuritaire qui se dégrade "dangereusement" au Sahel. Et à ce sujet, Amadou Toumany Touré (ATT) n'a pas été tendre avec l'Algérie dont il accuse les services de renseignement de soutenir au nord les "rebelles touaregs" dans leurs manœuvres contre Bamako. Toutefois, ATT nuancera ses propos en affirmant que Bouteflika n'est probablement pas informé des activités des services Algériens au Sahel. "Le Président Touré est convaincu que le président Bouteflika ne contrôle pas ou n'est même pas au courant de ce que font ses services de renseignement tout au long de la frontière entre le Mali et l'Algérie", rapporte ce télégramme. "Si l'Algérie est sérieuse au sujet de la lutte contre AQMI, les Algériens doivent le démontrer par le contrôle de leurs propres frontières au lieu de compter sur les rebelles touaregs", relève encore ce mémo qui analyse minutieusement les déclarations d'ATT. "Le Président Touré respecte encore le président Bouteflika (qui portait le sobriquet de "le Malien" pendant son séjour à Gao au moment de la guerre d'Algérie pour l'indépendance) et semble lui donner le bénéfice du doute en supposant que son homologue algérien n'est pas au courant de ce que font ses propres services de sécurité", assurent encore les observateurs américains. Ces derniers semblent partager les points de vues d'ATT sur la situation qui prévaut au Sahel. Ils affirment d'ailleurs que l'Algérie doit fournir plus d'effort dans la lutte contre l'AQMI car elle demeure "la clé d'une paix durable et stable dans la région". Ceci dit, ils ne manquent pas de l'accuser de manquer de volonté pour agir "contre l'AQMI".