10 ans de réclusion criminelle est le verdict prononcé, mercredi dernier, par la cour criminelle à l'encontre du principal accusé dans l'affaire du don européen M. Chalghem, ancien directeur de l'OPGI de Béchar, 5 ans contre K. Mhmoudi, 5 ans contre T. A. Amrane. B. Farid, successeur du principal inculpé, à la tête de l'office, a été acquitté. Les 7 commerçants et entrepreneurs qui ont acheté auprès de l'organisme public des caisses de verre et réalisé des profits substantiels dans des opérations commerciales, selon l'acte d'accusation, ont écopé des peines d'emprisonnement avec sursis allant de 12 à 18 mois. L'opinion locale croyait que cette affaire datant d'une dizaine d'années était enterrée après quelques rebondissements mais sans aboutissement. Pour rappel, le don européen évalué à 6 milliards acquis dans les années 1990 dans le cadre d'une convention signée entre l'Algérie et la communauté européenne était composé de containers de verre détournés de leurs objectifs par les responsables de l'OPGI de l'époque qui les ont revendu à des commerçants et à des entrepreneurs acquéreurs alors que ces marchandises étaient à l'origine destinées à équiper des logements sociaux des OPGI de l'ouest du pays. Après les auditions des inculpés devant la cour, la confrontation des témoins avec les accusés et les plaidoiries, maître Benyacoub défenseur de la partie civile dira que quelque soit les tractations ouvertes ou cachées, les contrats passés entre l'office et les parties impliquées, cela ne doit pas nous faire oublier que « nous sommes en face d'un grave et énorme préjudice financier subi par l'OPGI, évalué à 6 milliards ». La cour se doit, par conséquent, de lever le voile sur le scandale, éclaircir l'affaire et punir les coupables, dira-t-il. Maîtres Hani et Nadjat plaidant pour leur client T. A. Omrane, simple agent subalterne à l'office qui, selon eux, avait alerté dans ses rapports le directeur sur les mauvaises conditions de stockage et de gardiennage des marchandises, ne doit pas jouer le rôle de lampiste à qui ont fait porter le chapeau. Après la plaidoirie des avocats, le représentant du ministère public a, dans un bref et sévère réquisitoire contre les accusés, mis en avant l'argument de « l'atteinte à la renommée de l'Algérie à l'extérieur et la perte de sa crédibilité dans ses rapports avec ses partenaires étrangers à cause de cette affaire ». Il a requis de peines de réclusion de 20 ans, 10 ans et 7 ans à l'encontre des accusés.