Des affrontements entre des dizaines de citoyens et les forces de l'ordre ont eu lieu, dans la nuit de jeudi dernier, à Mila, précisément dans le quartier populeux de Senaoua, sur les hauteurs sud de la ville. Les manifestants ont investi la route principale traversant ce quartier, en la barricadant avec des pneus incendiés et des blocs de pierre. A l'arrivée des brigades antiémeute, des accrochages s'en ont suivis jusque vers minuit. La riposte des émeutiers a été énergique. Une source policière contactée fait état de quatre policiers légèrement blessés, atteints par les jets de pierres. Une tension sociale est également signalée à Chelghoum Laïd, où des dizaines de jeunes habitants se sont livrés au saccage des édifices publics. Des grilles métalliques ont été arrachées, des vitres cassées et des documents détruits jonchant le sol. Tel est le spectacle désolant qu'offre le technicum Kheira Zerrouki sis à la cité Abdellah Bacha. A une centaine de mètres plus loin, des traces de destruction sont perceptibles sur les façades du CEM Chaïb Salah et au niveau de la loge. Le siège de l'APC est également pris à partie par les émeutiers. Les deux portes principales de la mairie ont été défoncées et des dégradations sont relevées au niveau de la structure et des documents du service des cartes grises. En début de soirée, la RN100, longeant la cité Boukarana, a été fermée à la circulation à l'aide de carcasses de voitures enflammées. A l'heure où nous mettions sous presse, des jeunes en furie ont bloqué la RN100 reliant Ferdjioua à Chelghoum Laïd, à hauteur du pont surplombant l'autoroute, au nord de la cité. L'on apprend de source sûre, qu'une vingtaine de jeunes émeutiers ont été interpellés.