La saison culturelle italienne à Alger a débuté hier au Musée national des beaux-arts (Hamma) avec le vernissage d'une exposition de verres vénitiens et coffrets intitulée « Verres vénitiens : fragilité et transparence, les couleurs de la lumière (XVIe-XXe siècle) ». Cette cérémonie a été précédée en ces mêmes lieux par une conférence de presse animée en la circonstance par le directeur de l'Institut culturel italien d'Alger, Giorgio Guerrini, la représentante de la Galerie nationale d'art antique du Palais Barberini (Rome), Mme Marisa Zaccagnini et Mme Dalila Orfali, directrice du Musée national des beaux-arts. Ces responsables constituent les organisateurs de cette exposition qui durera un mois. Dans son intervention, le directeur de l'Institut culturel italien d'Alger a exprimé sa joie quant à l'organisation d'une telle manifestation qui constitue une autre occasion pour consolider le dialogue des cultures en Algérie et en Italie. De son côté, la représentante du Palais Barberini, d'où proviennent les pièces exposées, indique que le palais en question renferme, entre autres, 2800 collections picturales environ, des collections en art décoratif au nombre de 200 et 19 pièces « rares » concernant les coffrets. Pour cette exposition, poursuit la même intervenante, « nous avons sélectionné 73 pièces pour les verres vénitiens sur les 200 que nous possédons et toute la collection des coffrets. Ces collections ont déjà été exposées dans nombreux pays. Elles seront exposées dans d'autres points du monde ». A son tour, la directrice du Musée national des beaux-arts a qualifié cette manifestation d'« importante ». En effet, « elle intervient au moment où le Musée national des beaux-arts est en train d'aménager un espace pour y intégrer l'art décoratif. Nous avons collectionné 350 pièces en la matière jusque-là. Aussi, nous espérons ouvrir un espace pour la numismatique. Par ailleurs, nous avons toujours organisé des expositions, de peinture, entre autres. Cette fois, c'est l'exposition d'un musée que nous accueillons. Et cette initiative est nouvelle en Algérie ». Au-delà de son côté artistique, l'exposition est multidimentionnelle. Car, outre son importance culturelle méditerranéenne, elle présente au public des facettes historique, sociale, entre autres, de Venise en particulier et de l'Italie en général. Le Palais Barberini est un exemple en ce sens. Le palais en question fut conçu comme un couronnement de l'ascension papale. Le 5 août 1623, le cardinal Maffeo Barberini fut élevé au pontificat sous le nom de Urbain VII. Son pontificat dura vingt-un ans et marqua une époque de grande splendeur artistique et humaniste pour la ville de Rome. La préoccupation du pape est d'édifier pour sa famille une demeure qui rivaliserait avec les résidences des autres familles de la grande noblesse romaine. En janvier 1626, la famille Barberini achète un terrain près de la colline de Quirinal. Le projet du nouveau palais est confié à l'architecte Carlo Maderno et, à sa mort, à Gianlorenzo Bernini, l'architecte de Saint-Pierre avec qui collaborera plus tard Francesco Borromini. Le palais devient propriété de l'Etat en 1949. Il est destiné au siège de la Galerie nationale d'art antique.