L'Etat doit intervenir par des opérations de contrôle sur les chantiers afin de constater de visu la situation déplorable des ouvriers. Pour faire face à la «pénurie de main-d'œuvre qualifiée à Mascara», les pouvoirs publics comptent ouvrir de nouvelles filières dans les centres de formation professionnelle. «Une action qui permet de renforcer tous les secteurs d'activités en main-d'œuvre qualifiée et de mieux répondre aux besoins des entreprises de réalisations», nous dira une source du cabinet du wali de Mascara. En ajoutant : «cette démarche des pouvoirs publics intervient avec l'approche du lancement des travaux de réalisation de plusieurs projets de développement inscrits à Mascara dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, pour un budget global de plus de 139 milliards de dinars.» En effet, les pouvoirs publics ont-ils une idée claire sur les causes qui ont engendré cette rareté de la main-d'œuvre qualifiée à Mascara ? Certaines sources ayant une connaissance sur le sujet font endosser la responsabilité du phénomène de la pénurie de main-d'œuvre aux entreprises de construction, en expliquant : «Certains chefs d'entreprises exploitent les ouvriers, souvent des jeunes embauchés sans contrat, pour un salaire de misère, sans aucune couverture sociale et aucun droit aux congés annuels. S'il n'y a pas de conditions encourageantes, c'est la fuite», nous dit-on. Une déclaration qui nous a été confirmée par une dizaine d'ouvriers rencontrés sur certains chantiers. En rejetant totalement le prétexte du manque de la main-d'œuvre, un ouvrier quinquagénaire nous relate : «Les ouvriers, qualifiés ou non, particulièrement les jeunes, fuient les entreprises du secteur de la construction pour diverses raisons. Certains entrepreneurs détenteurs de marchés payent mal et d'autres refusent de déclarer leurs employés à la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS). Si on veut vraiment encourager le retour de la main-d'œuvre, l'Etat doit intervenir par des opérations de contrôle sur les chantiers afin de constater de visu la situation déplorable des ouvriers accentuée par l'absence de l'application de la législation du travail». Contrairement aux entreprises étrangères, la majorité écrasante des chefs d'entreprises privées locales ne respecte pas les règles de sécurité; ce qui peut être constaté sur les chantiers.