Le parti du président tunisien déchu (Zine El Abidine Ben Ali), le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), vient d'être exclu de l'Internationale socialiste, a annoncé, hier, le chef de file des socialistes au Parlement européen, Martin Schulz. Lors d'une conférence de presse au Parlement à Strasbourg, M. Schulz a annoncé que le RCD «avait été expulsé de l'Internationale socialiste, dont il était membre» depuis les années 1970. Officiellement affilié à gauche, le RCD tunisien n'avait pas de relation exclusive avec l'Internationale socialiste. Le parti de Ben Ali avait ainsi signé, en juin 2009, un accord de coopération euro-méditerranéenne avec le Parti populaire européen (PPE), la formation qui rassemble tous les pays conservateurs européens. Sur son site internet, l'Internationale socialiste précise qu'«une décision a été prise (...) de faire cesser l'adhésion du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Tunisie». «Cette décision, dans des circonstances exceptionnelles, est conforme aux valeurs et principes qui définissent notre mouvement et à la position de l'Internationale sur les développements dans ce pays.» Mais certains observateurs n'ont pas hésité à qualifier cette décision d'«hypocrite», car depuis son adhésion à l'Internationale socialiste, «le RCD tunisien n'a fait que bafouer les valeurs qui fondent cette organisation. Il fallait l'exclure quand Ben Ali était encore au pouvoir».