Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghanouchi, a reconduit six membres de l'ancien gouvernement de Ben Ali dans le gouvernement d'union formé hier. Il s'agit des ministres de souveraineté, à savoir les Affaires étrangères, l'Intérieur, les Finances et la Défense. Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghanouchi, a reconduit six membres de l'ancien gouvernement de Ben Ali dans le gouvernement d'union formé hier. Il s'agit des ministres de souveraineté, à savoir les Affaires étrangères, l'Intérieur, les Finances et la Défense. Trois figures de l'opposition seulement font officiellement leur entrée dans l'exécutif, en l'occurrence Nejib Chebbi, dirigeant du PDP, au poste de ministre du Développement régional, d'Ahmed Brahim, SG du parti Ettajdid, lui en charge de l'Enseignement supérieur et scientifique et enfin Mustapha Ben Jafaar, SG du Forum démocratique pour le travail et les libertés se voit attribuer le ministère de la Santé. Après la proclamation du gouvernement d'union nationale en Tunisie, une course effrénée semble s'engager pour la succession de Zine El-Abidine Ben Ali, président déchu, réfugié en Arabie saoudite, laissant derrière lui un pays à la croisée des chemins. En attendant la formation du gouvernement d'union nationale en Tunisie, des personnalités de tous bords, des opposants au régime Ben Ali notamment, des partis politiques et autres personnalités sont sur le pied de guerre. L'élection présidentielle qui sera organisée dans près de deux mois promet donc une compétition féroce entre les antagonistes. Islamistes, démocrates et communistes se frottent les mains. Le Premier ministre, Mohamed Ghanouchi, chargé de former le gouvernement d'union se retrouve dans une situation des plus inextricables. Lui-même étant menacé par la furia de la rue tunisienne qui veut effacer tous les vestiges du désormais ex-président dont le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti cher au président fugitif. L'abolition de ce parti poserait une grande problématique, car cette formation politique détient la majorité des sièges au Parlement. Par ailleurs, de vieux opposants bannis par le régime Ben Ali refont surface, regagnent le sol et briguent la présidence désertée par Ben Ali. Reste à connaître la réaction de la rue tunisienne face à cette nouvelle composante de l'exécutif d'union nationale en demi-teinte. Leila Trabelsi se serait évadée avec 1,5 tonne d'or ? La famille du président déchu se serait enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or, selon les suppositions de l'Elysée, qui se fondent sur des recoupements des services secrets français. Selon eux, Leila Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. «Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or», selon un responsable politique français. «1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros», poursuit-il. Précision d'un conseiller de l'Elysée : «L'information vient essentiellement de source tunisienne, en particulier de la Banque centrale. Cela a l'air relativement confirmé». A la Banque centrale de Tunisie, on dément l'information. «Je n'ai reçu aucun ordre verbal ni écrit de sortir de l'or monétaire. Notre stock d'or n'a pas bougé», assure Maaledj Habib, directeur général de la caisse générale, des comptoirs et des systèmes de paiements. Deux ONG vont porter plainte pour corruption Deux organisations non gouvernementales, Transparency International et Sherpa vont déposer à Paris une plainte contre X pour «Corruption, blanchiment et recel d'abus de biens sociaux», visant implicitement le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, a annoncé hier leur avocat maître William Bourdon. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin a affirmé de son côté que la France se tenait «à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes» pour examiner le sort des biens immobiliers en France du président tunisien déchu, réfugié en Arabie saoudite, et de son entourage. La France a également saisi la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, pour empêcher la fuite des avoirs financiers détenus en France par l'ex-président tunisien et ses proches. Armée et citoyens chassent les «encagoulés» La situation sécuritaire en Tunisie reste marquée par une extrême vigilance en raison des violents affrontements qui ont opposé dimanche dernier forces de l'armée et les éléments des services de sécurité relevant du président déchu déployés au niveau du palais présidentiel de Carthage. Alors que les forces de l'armée et les différents corps de sécurité semblent contrôler relativement les groupuscules encagoulés et réussi à mettre hors d'état de nuire plusieurs de leurs membres à l'instar de l'ex-chef de la sécurité de l'ancien président tunisien, le général Ali Sériati, les citoyens tunisiens font montre d'un sens aigu de civisme, en soutenant les autorités et en faisant face à ces bandes qui sèment la terreur au sein de la population tunisienne. La rue exige l'abolition du parti du président déchu Des centaines de Tunisiens ont participé hier à une manifestation pour exiger l'abolition du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali. Sur la grande avenue Habib-Bourguiba, les manifestants brandissaient des pancartes aux slogans hostiles au parti de l'ex-président. Ils criaient «La révolution continue! RCD dehors !». Les autorités ont déployé sur place les forces de la police anti-émeute qui tentaient de disperser ces manifestants. Cette manifestation est organisée au moment la formation d'un gouvernement de transition doit être annoncée dans la journée. «On ne veut personne du RCD dans le futur gouvernement, y compris le Premier ministre actuel, Mohammed Ghannouchi», a lancé un manifestant, cité par des agences de presse. L'opposant Moncef Marzouki candidat à la prochaine présidentielle L'opposant historique tunisien Moncef Marzouki a annoncé hier sa candidature à la présidentielle en Tunisie, prévue dans deux mois à la suite de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, dans une interview à France Info. «Je serai effectivement candidat» à l'élection présidentielle, a-t-il déclaré. Il est le dirigeant du Congrès pour la République (CPR), parti de la gauche laïque interdit sous le régime Ben Ali. «Mais je vous dirais que la question n'est pas là. La question est : est-ce que, oui ou non, il y aura des élections libres et honnêtes et est-ce que, oui ou non, on va permettre à toutes les bonnes volontés, tous les hommes et les femmes de se présenter ?», a-t-il dit. Est-ce que, «oui ou non, on va abolir le code électoral en vigueur actuellement, qui a été concocté sous la dictature pour la dictature ? Sous quelle Constitution nous allons faire ces élections ? Est-ce que c'est sous la Constitution de la dictature, etc.», a poursuivi l'opposant en exil en France qui s'apprête à rentrer en Tunisie. Le Maroc se solidarise avec le peuple tunisien Le Maroc a exprimé ses sentiments de solidarité profonde, vive et sincère avec le peuple tunisien dans son ensemble, en cette période cruciale et délicate de son histoire, selon le ministère marocain des AE et de la coopération. Le Maroc qui a «suivi avec forte préoccupation les événements majeurs et dramatiques qu'a connus, la Tunisie», note le communiqué qui exprime «le vif et ardent espoir que les différentes composantes politiques et l'ensemble des forces vives tunisiennes, trouvent, dans la sérénité requise et le dialogue national fructueux (à), les chemins de la paix, de la stabilité et de la concorde, offrant aux frères tunisiens la quiétude et le progrès, individuel et collectif , auxquels ils ont droit». Ban Ki-moon «extrêmement inquiet» de la situation Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a appelé hier à Abou Dhabi toutes les parties tunisiennes à œuvrer pour le rétablissement rapide de l'ordre dans leur pays. Lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi (Emirats) où il participait à un sommet sur les énergies renouvelables, le secrétaire général de l'Onu s'est déclaré «extrêmement inquiet» de la situation actuelle en Tunisie. «J'en appelle au gouvernement (de Tunisie) et à toutes les parties pour assurer l'ordre» dans ce pays, a-t-il ajouté. La Tunisie a connu un mouvement de protestations sociales et politiques depuis la mi-décembre dernier, ayant conduit au départ du président Zine El Abidine Ben Ali et à des changements au pouvoir. Trois figures de l'opposition seulement font officiellement leur entrée dans l'exécutif, en l'occurrence Nejib Chebbi, dirigeant du PDP, au poste de ministre du Développement régional, d'Ahmed Brahim, SG du parti Ettajdid, lui en charge de l'Enseignement supérieur et scientifique et enfin Mustapha Ben Jafaar, SG du Forum démocratique pour le travail et les libertés se voit attribuer le ministère de la Santé. Après la proclamation du gouvernement d'union nationale en Tunisie, une course effrénée semble s'engager pour la succession de Zine El-Abidine Ben Ali, président déchu, réfugié en Arabie saoudite, laissant derrière lui un pays à la croisée des chemins. En attendant la formation du gouvernement d'union nationale en Tunisie, des personnalités de tous bords, des opposants au régime Ben Ali notamment, des partis politiques et autres personnalités sont sur le pied de guerre. L'élection présidentielle qui sera organisée dans près de deux mois promet donc une compétition féroce entre les antagonistes. Islamistes, démocrates et communistes se frottent les mains. Le Premier ministre, Mohamed Ghanouchi, chargé de former le gouvernement d'union se retrouve dans une situation des plus inextricables. Lui-même étant menacé par la furia de la rue tunisienne qui veut effacer tous les vestiges du désormais ex-président dont le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti cher au président fugitif. L'abolition de ce parti poserait une grande problématique, car cette formation politique détient la majorité des sièges au Parlement. Par ailleurs, de vieux opposants bannis par le régime Ben Ali refont surface, regagnent le sol et briguent la présidence désertée par Ben Ali. Reste à connaître la réaction de la rue tunisienne face à cette nouvelle composante de l'exécutif d'union nationale en demi-teinte. Leila Trabelsi se serait évadée avec 1,5 tonne d'or ? La famille du président déchu se serait enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or, selon les suppositions de l'Elysée, qui se fondent sur des recoupements des services secrets français. Selon eux, Leila Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque centrale de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. «Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or», selon un responsable politique français. «1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros», poursuit-il. Précision d'un conseiller de l'Elysée : «L'information vient essentiellement de source tunisienne, en particulier de la Banque centrale. Cela a l'air relativement confirmé». A la Banque centrale de Tunisie, on dément l'information. «Je n'ai reçu aucun ordre verbal ni écrit de sortir de l'or monétaire. Notre stock d'or n'a pas bougé», assure Maaledj Habib, directeur général de la caisse générale, des comptoirs et des systèmes de paiements. Deux ONG vont porter plainte pour corruption Deux organisations non gouvernementales, Transparency International et Sherpa vont déposer à Paris une plainte contre X pour «Corruption, blanchiment et recel d'abus de biens sociaux», visant implicitement le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, a annoncé hier leur avocat maître William Bourdon. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin a affirmé de son côté que la France se tenait «à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes» pour examiner le sort des biens immobiliers en France du président tunisien déchu, réfugié en Arabie saoudite, et de son entourage. La France a également saisi la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, pour empêcher la fuite des avoirs financiers détenus en France par l'ex-président tunisien et ses proches. Armée et citoyens chassent les «encagoulés» La situation sécuritaire en Tunisie reste marquée par une extrême vigilance en raison des violents affrontements qui ont opposé dimanche dernier forces de l'armée et les éléments des services de sécurité relevant du président déchu déployés au niveau du palais présidentiel de Carthage. Alors que les forces de l'armée et les différents corps de sécurité semblent contrôler relativement les groupuscules encagoulés et réussi à mettre hors d'état de nuire plusieurs de leurs membres à l'instar de l'ex-chef de la sécurité de l'ancien président tunisien, le général Ali Sériati, les citoyens tunisiens font montre d'un sens aigu de civisme, en soutenant les autorités et en faisant face à ces bandes qui sèment la terreur au sein de la population tunisienne. La rue exige l'abolition du parti du président déchu Des centaines de Tunisiens ont participé hier à une manifestation pour exiger l'abolition du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali. Sur la grande avenue Habib-Bourguiba, les manifestants brandissaient des pancartes aux slogans hostiles au parti de l'ex-président. Ils criaient «La révolution continue! RCD dehors !». Les autorités ont déployé sur place les forces de la police anti-émeute qui tentaient de disperser ces manifestants. Cette manifestation est organisée au moment la formation d'un gouvernement de transition doit être annoncée dans la journée. «On ne veut personne du RCD dans le futur gouvernement, y compris le Premier ministre actuel, Mohammed Ghannouchi», a lancé un manifestant, cité par des agences de presse. L'opposant Moncef Marzouki candidat à la prochaine présidentielle L'opposant historique tunisien Moncef Marzouki a annoncé hier sa candidature à la présidentielle en Tunisie, prévue dans deux mois à la suite de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, dans une interview à France Info. «Je serai effectivement candidat» à l'élection présidentielle, a-t-il déclaré. Il est le dirigeant du Congrès pour la République (CPR), parti de la gauche laïque interdit sous le régime Ben Ali. «Mais je vous dirais que la question n'est pas là. La question est : est-ce que, oui ou non, il y aura des élections libres et honnêtes et est-ce que, oui ou non, on va permettre à toutes les bonnes volontés, tous les hommes et les femmes de se présenter ?», a-t-il dit. Est-ce que, «oui ou non, on va abolir le code électoral en vigueur actuellement, qui a été concocté sous la dictature pour la dictature ? Sous quelle Constitution nous allons faire ces élections ? Est-ce que c'est sous la Constitution de la dictature, etc.», a poursuivi l'opposant en exil en France qui s'apprête à rentrer en Tunisie. Le Maroc se solidarise avec le peuple tunisien Le Maroc a exprimé ses sentiments de solidarité profonde, vive et sincère avec le peuple tunisien dans son ensemble, en cette période cruciale et délicate de son histoire, selon le ministère marocain des AE et de la coopération. Le Maroc qui a «suivi avec forte préoccupation les événements majeurs et dramatiques qu'a connus, la Tunisie», note le communiqué qui exprime «le vif et ardent espoir que les différentes composantes politiques et l'ensemble des forces vives tunisiennes, trouvent, dans la sérénité requise et le dialogue national fructueux (à), les chemins de la paix, de la stabilité et de la concorde, offrant aux frères tunisiens la quiétude et le progrès, individuel et collectif , auxquels ils ont droit». Ban Ki-moon «extrêmement inquiet» de la situation Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a appelé hier à Abou Dhabi toutes les parties tunisiennes à œuvrer pour le rétablissement rapide de l'ordre dans leur pays. Lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi (Emirats) où il participait à un sommet sur les énergies renouvelables, le secrétaire général de l'Onu s'est déclaré «extrêmement inquiet» de la situation actuelle en Tunisie. «J'en appelle au gouvernement (de Tunisie) et à toutes les parties pour assurer l'ordre» dans ce pays, a-t-il ajouté. La Tunisie a connu un mouvement de protestations sociales et politiques depuis la mi-décembre dernier, ayant conduit au départ du président Zine El Abidine Ben Ali et à des changements au pouvoir.