Un nouvel appel émanant de la société civile pour un changement démocratique vient d'être lancé par un groupe d'une trentaine d'intellectuels, parmi lesquels des universitaires, des journalistes et des écrivains. «La chute brutale du régime dictatorial de Zine Al Abidine Ben Ali par la juste action du peuple tunisien ouvre une nouvelle situation politique dans un Maghreb lié par un destin commun. Cette revendication pour la liberté et le changement s'exprime de différentes manières depuis longtemps en Algérie» lit-on dans la déclaration des initiateurs de cet appel. Cette dernière explique que «la crise de janvier n'est pas soluble dans l'huile», «des milliers de jeunes Algériens de toutes les régions du pays, exclus, démunis, sans espoir pour leur avenir, ont répondu à l'enfermement dans lequel est tenue la société algérienne par le seul moyen à sa disposition : l'émeute». Les signataires de l'appel au changement estiment que «la tentative du pouvoir et de ses médias de délégitimer les manifestants est vaine. Le pouvoir dépense sans compter et sans contrôle depuis qu'il dispose de grands revenus énergétiques. Mais les émeutes, les mouvements sociaux n'ont jamais été aussi nombreux que ces dernières années». Qualifiant la situation de «grave», le groupe d'intellectuels estime que «le pouvoir est seul face au désarroi et à la colère des Algériens. Il ne compte que sur l'état d'urgence permanent, la répression policière, la manipulation et le verrouillage médiatique». Et comme en Tunisie, précise la déclaration, «les viols de la Constitution et l'instauration d'un système de présidence à vie en Algérie ont précipité le pays dans une impasse dramatique». Les signataires de la déclaration pour le changement affirment leur «détermination à refuser la fatalité de cette crise nationale». Ils soutiennent et appellent à «la convergence de toutes les autres initiatives de citoyens, d'associations, de syndicats et de partis politiques allant dans le sens de la levée du carcan sur la vie publique et pour l'avènement de l'alternance démocratique en Algérie».