Les propriétaires terriens affirment avoir déjà interpellé les services compétents sur ce phènomène . Au moment où la protection et la préservation des terres agricoles constituent le cheval de bataille du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, dans la daïra de M'chedallah, à l'est de Bouira, c'est tout le contraire qui se produit. Les terres agricoles les plus fertiles de cette région sur lesquelles comptent plusieurs centaines de paysans, ne cessent d'être emportées par les furieuses crues de l'oued Sahel. Le plus touchant dans cette histoire d'érosion, c'est le fait que la catastrophe naturelle qui prive les fellahs de leurs terres n'arrive toujours pas à attirer l'attention des pouvoirs publics. Pourtant, les propriétaires terriens n'ont de cesse d'envoyer requête après requête aux services compétents durant toutes ces dix dernières années. Des élus locaux ont porté également les mêmes doléances au sein de l'assemblée populaire de wilaya (APW) et ont alerté le premier responsable sur l'ampleur du problème. En vain. Le cri de détresse des paysans semble tomber dans l'oreille d'un sourd. Dans la commune d'Ath Mansour, le lit de la rivière (Oued Sahel) n'arrête pas de s'étendre en engloutissant les dernières terres arables qui pourraient profiter aux habitants de la municipalité. Situées du côté nord de l'oued Sahel, plusieurs parcelles de terrain sont sérieusement menacées de disparition dans la mesure où les autorités compétentes n'agissent pas à temps ; et la solution la plus adéquate dans ce cas est de procéder au gabionnage le long des deux berges pour empêcher le lit et le cours de la rivière de prendre de l'ampleur en rognant des terres. «Cela dure depuis 201 que nous faisions des requêtes sans que cela ne soit efficace. Nos terres risquent de disparaître, et tout ce que nous attendons des autorités c'est de réaliser des digues en gabionnage pour protéger les terrains des crues de l'oued Sahel. C'est tout ce qui nous reste», souligne un fellah de la commune d'Ath Mansour. Un autre problème taraude l'esprit des propriétaires de ces vergers. Pour les fellahs d'Ath Mansour, leurs lopins de terres se situent sur le territoire de la commune de M'chedallah. Cela empêcherait la commune mère de prendre en charge leurs doléances. L'APC de M'chedallah, d'après notre interlocuteur, semble avoir d'autres «chats à fouetter» que de réaliser le gabionnage le long de des berges de l'oued Sahel. De ce fait, faut-il le préciser, la terre et les oliviers demeurent inexploités. Pis encore, la crue les guette continuellement. En outre, ce problème concerne aussi les communes de Chorfa et de M'chedallah. Les paysans, dans plusieurs localités, attendent désespérément l'intervention des pouvoirs publics. Outre la menace de l'oued Sahel, il y a la double voie ferrée qui traverse les terres fertiles de cette région. D'ailleurs, d'ici quelques années, plusieurs dizaines d'hectares seront disparus. Afin que le peu de terre qui reste ne soit pas emporté par l'oued, les populations locales demandent à ce que les autorités compétentes mettent en place un dispositif permettant la protection et la sauvegarde de ces terres. Ces parcelles font vivre et travailler des centaines de familles et alimentent le marché local en toutes sortes de fruits et légumes. La balle est dans le camp des pouvoirs publics.