C'est le chao en Egypte. Trente-huit personnes ont été tuées dans les manifestations et les émeutes particulièrement violentes qui ont secoué ce pays depuis quatre jours, ont indiqué des sources officielles au sein du ministère de la Santé. Le siège de la Sûreté de l'Etat de la ville égyptienne de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, a été attaqué samedi 29 janvier lors d'accrochages entre manifestants et policiers qui ont fait trois morts dans les rangs de la police, selon des témoins. Des manifestants bédouins de la région ont jeté des grenades sur le bâtiment, qui était sur le point de s'effondrer, ont indiqué les témoins, au cours d'accrochages armés pendant lesquels la police a fait usage de balles réelles. Non loin des lieux, le terminal frontalier de Rafah, était sous la protection des gardes-frontières égyptiens, ont-ils ajouté. Ni la promesse d'un nouveau gouvernement dans la journée de samedi, ni l'appel à l'armée pour assurer l'ordre et faire respecter le couvre-feu n'ont eu d'effet à ce stade. Les Egyptiens sont redescendus par milliers dans les rues pour la cinquième journée consécutive, pour des manifestations qui se sont transformées en une véritable révolte populaire. Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a appelé ce samedi à "l'arrêt de la violence pour stopper les effusions de sang" en Egypte. La télévision d'Eta égyptien a par ailleurs annoncé que la durée du couvre-feu, décrété vendredi soir pour les trois grandes villes du Caire, Alexandrie et Suez, a été prolongée samedi, entrant désormais en vigueur à 16H00 (14H00 GMT) jusqu'à 08H00 le lendemain, au lieu de 18H00 à 07H00.