«Des milliers de Palestiniens sont passés en Egypte à travers les brèches créées par les explosions à la frontière. Ils sont entrés illégalement mais on n'a pas encore décidé que faire d'eux», a a indiqué une source de sécurité égyptienne. Selon des témoins du côté palestinien de la frontière, ces Palestiniens vont s'approvisionner en produits alimentaires dans la ville de Rafah avant de regagner la bande de Gaza. «Ils se rendent dans la ville de Rafah à pied où ils font des provisions en nourriture, carburant et cigarettes», a confirmé le responsable égyptien de la sécurité sous le couvert de l'anonymat. Rafah est située à cheval à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte. Quelque 2 000 membres des forces de sécurité égyptiennes déployées à la frontière ne sont pas intervenus mais la police égyptienne a établi des barrages sur les accès à l'extérieur de Rafah, en particulier sur la route principale menant à el-Arich, la principale ville du Nord Sinaï. Selon une autre source au sein des services de sécurité égyptiens, plusieurs des 14 kilomètres de frontière entre Gaza et l'Egypte ont été détruits à coups de bulldozers ou par des explosifs. On ignorait dans l'immédiat qui était responsable de ces explosions qui ont continué de retentir jusqu'à 06h 45 GMT en divers points de la frontière, le long de la ligne dite de Philadelphie, entre la mer Méditerranée et la pointe sud de la bande de Gaza. Cette entrée massive est survenue au lendemain d'une manifestation organisée par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, devant le terminal de Rafah pour protester contre le blocus de la bande de Gaza imposé par Israël. Les forces égyptiennes, tentant de repousser les manifestants, avaient échangé des tirs avec des hommes armés présents parmi les manifestants. Quatre Palestiniens et un garde égyptien ont été blessés par balles. Les manifestants demandaient aux Egyptiens d'ouvrir le point de passage, fermé quasiment en permanence depuis juin 2006.