Reconnue pour être une école de Management de référence en Algérie, l'Ecole Supérieure Algérienne des Affaires (ESAA), située à Alger, aux Pins Maritimes, vit depuis le deuxième semestre de l'année 2010 au rythme des conflits qui opposent les étudiants à la direction générale de l'établissement. Aujourd'hui encore, plusieurs étudiants de l'ESAA parlent d'un véritable malaise qui étouffe leur école. En effet, depuis septembre 2010, les étudiants du Master 2 de l'ESAA ont adressé plusieurs lettres de protestation aux membres du Conseil de l'administration. Dans ces missives, dont elwatan.com détient plusieurs exemplaires, les étudiants, qui ont payé rubis sur ongles les frais d'inscription et de scolarité, pas moins de 800 mille DA pour toute la formation de Master, s'estiment bernés par l'enseignement dispensé à l'ESAA. Ils y dénoncent également plusieurs problèmes pédagogiques et des dysfonctionnements criants dans la gestion de cet établissement prestigieux. Réduction importante du nombre d'heures d'étude, suppression d'un grand nombre de cours très importants, un emploi du temps établi sans concertation, suppression de la spécialité banque-finance, un manque étonnant de nombreux ouvrages indispensables aux étudiants, un matériau pédagogique anormalement pauvre, l'inexistence d'une infirmerie au sein de l'école, disparition des évènements académiques, difficultés à trouver des stages en entreprises, etc., nombreux sont les problèmes qui ont été recensés par ces étudiants de l'ESAA. Ces derniers n'ont pas, d'ailleurs, hésité à interpeller l'ambassadeur de France, le président de la Chambre Algérienne du Commerce et d'Industrie, le responsable de la Chambre de commerce et d'Industrie de Paris ainsi que tous les autres membres du conseil d'administration de l'ESAA pour les alerter sur "le comportement global de la direction générale et le non respect des limites du rôle dévolu à la directrice", signalent les auteurs des lettres de protestation. Ainsi, à en croire ces étudiants, l'avenir de l'ESAA, cet établissement d'excellence créé conjointement en 2005 par les autorités Algériennes et françaises, serait en danger à cause de la gestion "controversée" de Joëlle LE VOURC'H, Directrice Générale de l'ESAA. Cependant, contactée par nos soins, Joëlle LE VOURC'H réfute catégoriquement ces accusations et parle "d'un acte de sabotage et d'une tentative de déstabilisation de l'ESAA" qui compterait, selon elle, plusieurs "ennemis" en Algérie depuis sa réussite retentissante. Jointe par téléphone, la directrice générale de l'ESAA a confié à elwatan.com qu'elle "a rencontré à plusieurs reprises des représentants des étudiants, délégués et suppléants et j'ai toujours tenté de répondre à leurs interrogations". Notre interlocutrice a précisé également que certains problèmes soulevés par les étudiants de l'ESAA ont été bel et bien pris en charge. Mais dans certains cas, Joëlle LE VOURC'H pointe du doigt les étudiants qui n'exploiterait pas comme il faut le matériel pédagogique de l'école. A titre d'exemple, concernant l'indisponibilité de plusieurs titres d'ouvrages importants, la responsable de l'ESAA explique "qu'il n'y a pas eu beaucoup d'achat d'ouvrages cette année tout simplement parce que je n'ai jamais reçu la liste des demandes". "J'ai un budget pour des ouvrages mais je voudrais que ce budget soit utilisé au mieux. Nous avons par ailleurs acheté de nombreux ouvrages directement au salon du livre en octobre. Par ailleurs les étudiants ont accès à "cyberlibris", qui est une bibliothèque en ligne", assure-t-elle. Quant aux problèmes des stages des étudiants, Joëlle LE VOURC'H a relevé que chaque mardi soir une entreprise vient se présenter à l'ESAA en offrant aux étudiants les possibilités d'accomplir un stage ou de passer un entretien d'embauche. "Cette année, tous les étudiants de la filière comptabilité ont trouvé des stages en entreprises. Certains ont même décroché plusieurs offres", souligne la directrice générale de l'ESAA qui a minimisé l'ampleur de la contestation des étudiants et s'est montrée rassurante sur l'avenir de son établissement.