2329 enfants et adolescents scolarisés dans les différents paliers du système éducatif sont recensés et pris en charge au centre de diabétologie de Bab El Kantara, selon Souad Ziani, responsable de ce service qui compte également parmi ses patients 42 enfants âgés de moins de 6 ans. « En plus des actes thérapeutiques classiques assurés pour ce type de pathologie, des séances d'éducation et de sensibilisation sont assurées quotidiennement en direction de ces jeunes patients qui ont rarement conscience de tous les interdits véhiculés par leur maladie », tient à préciser cette dernière, dont la responsabilité, dit-elle, est également de veiller aux soins et à la distribution d'insuline en faveur des plus démunis qui souffrent, en plus des affres de cette maladie, de conditions de vie difficiles. Avec les privations s'associant à un cadre de vie où l'hygiène scrupuleuse exigée par cette maladie est la dernière des priorités, les parents sont généralement trop accablés par le poids des problèmes. Résultat, ces jeunes êtres déjà fragilisés par la maladie elle-même se présentent comme des proies beaucoup plus faciles que les autres enfants issus de milieux plus défavorisés. Par ailleurs, l'accent est mis sur la problématique posée par la scolarisation des uns et des autres. Une problématique devant laquelle les enseignants ne semblent pas tous suffisamment instruits pour apporter les réponses idoines aux problèmes posés en classe par les enfants diabétiques. Dans ce moule, une question s'impose : quelles sont les relations parents-enseignants par rapport aux problèmes posés par la scolarité de ces enfants diabétiques ? Pour certains d'entre eux, les familles négligent quelquefois de les prévenir de la maladie de leur enfant. De fait, l'information leur parviendrait à la faveur des actions menées systématiquement chaque année par les médecins des unités de dépistage de la santé scolaire. Mais ces familles restent minoritaires, la plupart d'entre elles entretiendraient des relations étroites et suivies avec les enseignants afin de s'assurer que les symptômes d'un malaise ou d'un besoin spécifique à cette maladie sont bien décodés en fonction de chaque cas de figure. Sur cet aspect précis, les enseignants questionnés à ce sujet estiment qu'ils sont suffisamment informés en matière de diabète de l'enfant et connaissent pour la plupart la conduite à tenir en cas de malaise. Par ailleurs, bien qu'ils n'attribuent pas les retards scolaires au diabète lui-même, ils estiment toutefois que le comportement de cette catégorie d'élèves est quelque peu différent de celui de leurs camarades. Ils seraient, d'après certains enseignants, beaucoup plus fatigables et auraient plus de difficultés à se fixer sur les cours. D'autres pensent, au contraire, que la maladie ne représente pas un lourd handicap en basant leur argumentation sur le fait que de nombreux enfants diabétiques obtiennent de très bons résultats scolaires. Y compris, ajoutent-ils, ceux qui tirent un peu au flanc en abusant de leur statut particulier pour multiplier les sorties et satisfaire un besoin pressant ou simplement étancher une soif naturelle exigée par les caractéristiques de ce type de pathologie. Mais comment sévir, disent-ils, quand la maladie empêche ces enfants de satisfaire à tous les jeux et les excès propres à leur âge. Par contre et cela démontre une prise de conscience, les parents encouragent leur progéniture à suivre les cours d'EPS, hormis quelques cas isolés imputés à des mamans surprotectrices qui font délivrer des dispenses sous le prétexte fallacieux que la pratique du sport fatigue trop leurs enfants. Partant de ce constat, il est permis d'affirmer que si la situation des enfants diabétiques insérés dans le système éducatif n'est pas encore parfaite, il n'en demeure pas moins vrai que la prise de conscience des uns et des autres constitue une avancée non négligeable. Et dans ce contexte, les progrès thérapeutiques ne sont pas seuls en cause. Il faut également prendre en considération la coopération qui est en train de s'instaurer entre les parents, les médecins et le corps enseignant. Mais, il n'en est pas moins vrai aussi, nous dit-on, que l'effort d'information des enseignants doit se poursuivre et s'intensifier afin d'assurer aux jeunes potaches affectés par cette maladie pernicieuse la meilleure prise en charge possible au sein du milieu scolaire. Pour le reste, nous dit la responsable du centre de diabétologie de Bab El Kantara, de gros efforts sont consentis à ce niveau pour satisfaire aux plans thérapeutique et psychologique à la meilleure prise en charge possible et atténuer ainsi les souffrances morales et les inquiétudes des familles pour qui cette maladie représente une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de leurs enfants.