La marche du 12 février est maintenue. La décision des autorités d'interdire cette action est un non-évènement. Réunis hier à Alger, les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ont en effet réaffirmé leur détermination à braver l'interdit et battre le pavé à Alger. «C'est la marche du peuple et nous ne ferons que l'accompagner», affirme le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Ali Yahia Abdenour qui était le premier à prendre la parole lors de cette réunion à laquelle ont assisté tous les membres de la CNCD. «La marche est déjà en cours. Elle est dans la rue», déclare-t-il encore en paraphrasant Larbi Ben M'hidi qui avait dit : «Jetez la révolution dans la rue, le peuple la prendra en charge.» Pour les membres de la CNCD, la décision de marcher dans la capitale est prise avant même d'introduire une demande d'autorisation. «Nous avons dit que la demande d'autorisation n'est qu'une formalité. Et la réponse de la wilaya d'Alger ne change rien à notre décision», expliquent les intervenants. Mais les représentants de la CNCD ont tenu à faire des remarques sur la réponse des services de la wilaya d'Alger. «La notification du refus de notre demande ne repose sur aucun fondement juridique. La wilaya d'Alger ne fait référence à aucun texte de loi interdisant les marches dans la capitale», explique Moumen Khellil, représentant de la LADDH. La CNCD rejette également l'offre des autorités qui les invitent à transformer leur marche en un rassemblement dans une salle. «Ils nous proposent la coupole dont la capacité est de 10 000 places. Nous refuserons même le stade du 5 Juillet qui peut contenir 80 000 personnes. C'est notre droit de marcher dans la capitale», insiste un des intervenants. «Nous allons marcher à Alger et s'il y a des dépassements, seul le pouvoir en assumera la responsabilité», ajoute un autre membre de la CNCD. Outre la question de la marche, les représentants de la CNCD ont décidé également de tenir, aujourd'hui à 14h, un rassemblement devant l'ambassade d'Egypte à Alger en guise de solidarité avec les peuples égyptien et tunisien qui mènent des révolutions contre leurs régimes respectifs. Sans se perdre dans les débats, les présents estiment qu'il est utile de se focaliser sur les préparatifs de cette «marche de l'espoir». Les questions logistiques, les slogans, la mobilisation et l'encadrement des manifestants ont été largement abordés. Les membres de la Coordination se sont également mis d'accord sur l'installation d'un comité de liaison. Un comité qui se tiendra en alerte pour recenser les éventuelles interpellations. La finalité n'étant pas uniquement de marcher, la Coordination songe à l'après-12 février. Que faut-il faire ? «Après le 12, la Coordination doit se réunir pour faire le bilan et décider des démarches à entreprendre pour maintenir la dynamique du changement», explique-t-on.